Fil d'Ariane

null Recherche en santé de l’enfant sur le site Glen : la Dre Jacquetta Trasler revient sur son parcours

Dre Jacquetta Trasler, chercheuse et professeure James McGill de pédiatrie, de génétique humaine et de pharmacologie et thérapeutique à l'Université McGill, et directrice, Laboratoire de recherche de la génétique développementale à l'HME-CUSM

Le transfert des projets de recherche en santé de l'enfant de l'Hôpital de Montréal pour enfants (HME) aux nouvelles installations de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) sur le site Glen ne s'est pas fait du jour au lendemain. Dans le cas de la Dre Jacquetta Trasler, le parcours aura duré huit ans. La fin de son second mandat à titre de directrice scientifique à l'HME-CUSM et de directrice de la recherche en santé de l'enfant à l'IR-CUSM en avril dernier, au cours du mois qui a suivi le déménagement, a marqué la fin d'une grande aventure – et a donné le coup d'envoi d'une autre étape de la vie de l'IR-CUSM.

Il incombe maintenant au successeur de la Dre Trasler, le Dr Bruce Mazer, en collaboration avec le Dr Constantin Polychronakoset les directeurs adjoints du nouveau programme en santé de l'enfant et développement humain, de prendre les rênes de la communauté de chercheurs en santé de l'enfant dans ce qui constituera le prochain volet de l'aventure : faire bon usage des installations de pointe du site Glen et de l'Hôpital général de Montréal.

Les membres de la communauté de chercheurs, de l'hôpital et de la Fondation de l'HME se sont réunis dans l'Atrium du site Glen pour témoigner leur appréciation à la Dre Trasler, lors d'un déjeuner organisé en son honneur, le 15 juin dernier. Comme l'expliquait le directeur exécutif de l'Institut de recherche du CUSM (IR-CUSM), le Dr Vassilios Papadopoulos, « sous la direction de la Dre Trasler, la recherche en santé de l'enfant a contribué à donner une nouvelle vision intégrée d'un continuum de la recherche, du stade de l'enfance à celui de l'âge adulte. »

C'était le moment idéal de proposer à la Dre Trasler de nous faire part de ses réflexions.

Q et R : Dre Jacquetta Trasler

Qu'est-ce qui vous a initialement amenée à l'HME en tant que chercheuse en génétique développementale?
Jacquetta Trasler : Tant mes antécédents que mon domaine de recherche m'ont amenée à l'HME en 1990. Compte tenu de la réputation internationale que cette institution avait dans le domaine de la génétique médicale, je voyais l'HME comme l'environnement universitaire idéal pour moi; j'ai eu la chance que le Dr Charles Scriver soutienne ma candidature avec enthousiasme. À l'époque, le directeur scientifique était le Dr Roy Gravel, qui venait tout juste de quitter l'hôpital SickKids de Toronto. Il a créé une infrastructure moderne de génétique moléculaire à l'HME et a proposé un solide environnement de mentorat aux nouveaux chercheurs. Le processus d'examen face à face des bourses qu'il a mis sur pied à l'époque a accru la compétitivité des scientifiques de l'HME et les a aidés à connaître davantage les travaux de recherche de leurs collègues, ce qui a consolidé leurs liens et renforcé leur identité.

Est-ce que les motifs qui vous ont amenée à l'HME ont changé, alors que vous faites entrer votre laboratoire dans une nouvelle ère, sur le site Glen?
JT : En fait, après mon expérience en tant que directrice scientifique à l'HME et directrice de la recherche en santé de l'enfant à l'IR CUSM, je me suis davantage investie au sein du groupe de chercheurs du milieu pédiatrique, qui a un sens du travail d'équipe formidable, et mes recherches se sont davantage harmonisées avec la mission que s'est donnée l'HME au cours des 25 dernières années. Au cours des huit dernières années, mon intérêt pour les effets de la procréation médicalement assistée sur les enfants a également mené à la collaboration avec des chercheurs cliniciens des quatre centres universitaires pédiatriques du Québec.

Quels étaient les principaux défis de la recherche en santé de l'enfant à l'HME en 2007, lorsque vous êtes entrée en fonction à titre de directrice scientifique de la recherche en santé de l'enfant?
JT : Lorsque je suis arrivée à l'HME en 1990, on m'a dit de ne pas m'installer trop confortablement dans nos installations de recherche « temporaires » de l'immeuble de la place Toulon, situé à deux pâtés de maisons de l'hôpital! On m'a informée qu'au cours des cinq années suivantes, nous allions déménager dans un nouvel hôpital pédiatrique doté d'installations de recherche intégrées.

Malgré la tenue de campagnes ambitieuses et l'élaboration de nombreux plans différents, 17 ans plus tard, nous n'étions toujours pas déménagés et étions confrontés à de nombreux défis – dont un hôpital du « siècle dernier », des locaux inadéquats pour les chercheurs, une perte de vigueur dans les domaines de la recherche clinique et de la recherche évaluative, l'incapacité d'offrir un poste permanent aux chercheurs que nous embauchions et une infrastructure dépassée nous empêchant d'être concurrentiels sur le plan de la recherche.

Comment les chercheurs et le personnel de recherche de l'HME ont-ils relevé ces défis?
JT : Au cours des huit dernières années, nous avions deux objectifs principaux. Premièrement, nous devions préparer le déménagement des chercheurs de l'HME sur le nouveau site Glen; deuxièmement, nous devions nous assurer que nos chercheurs, y compris les nouvelles recrues, disposaient des installations dont ils avaient besoin pour poursuivre leurs travaux de recherche avant le déménagement. Afin de préparer le déménagement, les chercheurs de l'HME ont participé activement à la préparation de la demande destinée à la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI) et à la planification des nouvelles installations du nouveau site Glen.

En fait, notre rôle en tant que chercheurs en santé de l'enfant a été déterminant quant au thème central de la demande présentée à la FCI, appelé Recherche translationnelle et intervention tout au long de la vie. Non seulement nos chercheurs ont-ils uni leurs forces pour former un groupe associé à l'un des cinq thèmes, Origines des maladies de la période prénatale et de l'enfance, mais ils ont contribué à renforcer les quatre autres thèmes. Une fois la subvention de la FCI accordée, nos chercheurs ont continué de s'engager activement, consacrant beaucoup, beaucoup d'heures aux travaux de divers comités, afin de maintenir la vigueur de la recherche en santé de l'enfant dans le cadre du projet global et de veiller à ce que l'on réponde aux besoins particuliers de ce projet.

Quels sont maintenant les principaux défis et les principales occasions à saisir dans le domaine de la recherche en santé de l'enfant à l'IR-CUSM?
JT : Notre plus grand défi sera de tirer pleinement parti de toutes les possibilités que nos nouvelles installations sur le site Glen ont à offrir! Avec un nombre aussi élevé de chercheurs accomplis travaillant si près les uns des autres, de nouveaux projets, de nouvelles équipes et de nouvelles solutions aux problèmes de santé chez l'enfant sont possibles. J'aimerais voir les chercheurs en santé de l'enfant utiliser notre nouvel hôpital et nos nouvelles installations de recherche pour devenir des chefs de file dans la réalisation des projets multidisciplinaires en cours, à l'échelle nationale et internationale.

J'encourage nos responsables de la recherche à poursuivre leur collaboration étroite avec la Fondation de l'HME pour informer le grand public des travaux qu'effectuent nos chercheurs et pour trouver de nouvelles façons de recruter à l'HME les meilleurs chercheurs dans le domaine de la santé de l'enfant, tout en assurant un équilibre entre l'expérience en recherche fondamentale, en recherche clinique et en recherche en santé évaluative.


--Bulletin de nouvelles été 2015