Fil d'Ariane

Adolescente, Alessandra Ricciardi, 26 ans, trouvait les maladies infectieuses « vraiment cool ». Elle s'est donc inscrite à des études de premier cycle en sciences biologiques. Mais c'est son expérience de travail dans un laboratoire pendant ses études qui l'ont propulsée vers la recherche.

En septembre 2011, c'est en tant qu'étudiante de maîtrise après avoir terminé des études de premier cycle en microbiologie et en immunologie à l'Université McGill, qu'Alessandra Ricciardi s'est jointe au laboratoire du Centre National de Référence en Parasitologie (CNRP) à l'Hôpital général de Montréal (HGM). Une opportunité à ne pas manquer pour la jeune chercheuse car le CNRP est dirigé par le Dr Momar Ndao, chercheur à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et expert mondial dans le domaine de la parasitologie. « J'aime beaucoup l'ambiance d'un laboratoire et j'aime m'impliquer dans un projet du début à la fin », explique-t-elle.

En ce moment, Alessandra en est à l'étape initiale d'un projet de recherche qui teste différentes protéines dans les modèles de souris pour déterminer si elles ont un potentiel de protection contre le Schistosoma mansoni, un ver parasite endémique de l'Afrique et de l'Amérique du Sud qui infecte environ 83 millions de personnes dans le monde entier.

« Notre laboratoire a déjà démontré que l'une de ces protéines peut protéger les souris contre l'infection », mentionne-t-elle. « La prochaine étape est de déterminer les mécanismes en jeu. Il s'agit des premières étapes de l'élaboration d'un vaccin. »

En février, Alessandra et des dizaines d'autres chercheurs se dirigeront vers les nouvelles installations de l'IR-CUSM au site Glen. Au Centre de biologie translationnelle (CBT), où elle travaillera, elle espère retrouver la même ambiance de camaraderie et de collaboration qui existe maintenant à l'HGM.

« Je dois dire que ce laboratoire est extraordinaire », nous confie-t-elle avec le sourire. « Même si nous travaillons tous sur différents projets, tout le monde est prêt à aider quelqu'un d'autre au pied levé. C'est merveilleux. »

Alessandra a visité les nouvelles installations du Glen lorsqu'elle y a animé un kiosque pour le CNRP lors des journées portes ouvertes en décembre. Communiquer sa passion pour la science est une façon pour la jeune chercheure « d'avoir une vie équilibrée. »

« Même si j'aime la recherche, j'aime aussi l'enseignement, le mentorat et le bénévolat. Cela m'éloigne de l'aspect rigoureux de la recherche, ce qui me permet ensuite de plus l'apprécier ».

Elle affectionne particulièrement l'implication de l'IR-CUSM à des projets communautaires. En décembre dernier, elle a participé aux Journées Découverte TD en sciences de la santé. Tout au long de la journée, elle a donné un aperçu de la vie d'un scientifique à des dizaines d'étudiants d'écoles secondaires de partout à Montréal.

« Les élèves font la visite de notre laboratoire et ont généralement beaucoup de questions. C'est très sympa. »

Alessandra croit qu'il est important d'expliquer aux jeunes qui envisagent une carrière en sciences de la santé de ne pas se mettre trop de pression sur les épaules. « Il y a d'autres options que la faculté de médecine, » explique-t-elle. « La recherche est un vaste domaine et les spécialités se chevauchent souvent. Même si vous changez d'avis plus tard, votre formation en recherche peut vous ouvrir des portes ailleurs. »

Quant à son propre avenir, Alessandra précise qu'elle poursuivra probablement ses recherches postdoctorales après avoir terminé ses études de doctorat.

« Je suis vraiment encline à poursuivre ma carrière dans le milieu universitaire, mais je pourrais travailler dans l'industrie pharmaceutique pendant un certain temps. Ce que je sais, c'est que j'aime mon travail et que je tiens absolument à rester dans le domaine de la recherche ».