Fil d'Ariane

null Jenna Wong, une étudiante qui fait rayonner la recherche en informatique de la santé

Source : IR-CUSM. Peu d’étudiants au doctorat peuvent voir les résultats de leur projet de recherche paraître dans près d’une trentaine de médias. C’est pourtant le cas de l’étudiante en épidémiologie Jenna Wong, qui travaille avec des indications sur les ordonnances d’antidépresseurs. Originaire de l’Ontario, c’est pour approfondir ce champ d’intérêt qu’elle s’est jointe à l’équipe de la Dre Robyn Tamblyn, une chercheuse de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) qui appartient au Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications (DeMeC) et au Centre de recherche évaluative en santé (CRES).

En plus d’avoir suscité l’attention médiatique pour son travail, Jenna est l’une des trois stagiaires en recherche au Canada à recevoir le Prix de l'étoile montante 2017 de l’Institut des services et des politiques de la santé des Instituts de recherche en santé du Canada. Ce prix souligne la débrouillardise dont elle a fait preuve en explorant des questions de recherche à large implication pour les services de santé au Canada. 

Après sa maîtrise en épidémiologie à l’Université d’Ottawa, Jenna a travaillé deux ans à l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES) en Ontario. Ces expériences lui ont appris comment coder l’information emmagasinée dans les bases de données médicales pour sa recherche, une compétence qu’elle utilise maintenant dans la volumineuse base de données du Cabinet Médical du XXIe siècle (MOXXI) développée par la Dre Tamblyn. 

« Aujourd’hui la majeure partie de mon travail de recherche comprend du codage via les progiciels SAS [Statistical Analysis System] ou R, et j’aime vraiment ça!, dit Jenna. Lorsque l’on a accès à de nombreuses données brutes, la possibilité de codage devient très utile, car cela offre la capacité de manipuler les données et d’avoir une analyse créative. » 

Ce qu’elle pensait être une infime partie de son doctorat s’est révélé être la majeure partie de son travail. « Mon travail de thèse a vu le jour grâce à ma directrice de recherche, la Dre Tamblyn, qui menait une étude multicentrique sur l’utilisation des antidépresseurs, explique-t-elle. Les différentes raisons pour lesquelles les antidépresseurs sont utilisés étant très peu documentées, nous avons réalisé qu’il serait intéressant d’en savoir plus sur les raisons pour lesquelles les médecins prescrivent tant d’antidépresseurs et si cela était attesté par des preuves scientifiques. » C’est ainsi que son rôle au sein du Groupe de recherche en informatique de la santé de McGill s’est dessiné.

En mai 2016, Jenna a fait l’objet d’une impressionnante couverture médiatique après la publication de son travail. « J’ai découvert que plusieurs médicaments sont prescrits pour diverses indications, et que souvent, il n’y a pas vraiment de preuves de l’efficacité de ces indications. » Pour en arriver à cette conclusion, elle a recensé toutes les indications d’ordonnance d’antidépresseurs qui se retrouvaient dans la décennie de collecte d’informations dans le MOXXI. 

Jenna apprécie œuvrer au sein du laboratoire de la Dre Tamblyn puisqu’elle a la liberté de travailler à son rythme, tout en ayant la possibilité de poser des questions et d’aller chercher des regards extérieurs sur son travail. « Mon environnement de travail est excellent! dit-elle. Il y a d’autres étudiants au doctorat ainsi que des stagiaires postdoctorales dans le labo et nous partageons nos idées et nos dilemmes. La Dre Tamblyn nous apporte de précieux conseils et orientations, tout en nous donnant la liberté de travailler de façon indépendante. »

Jenna termine son doctorat cette année, mais n’a pas l’intention de s’en arrêter là. Elle explique : « Lorsque j’ai publié les premières conclusions de mes recherches, je n’avais pas anticipé une telle réaction de la part des médias. Nous avons été contactés par des médecins, patients, chercheurs et même par des entreprises pharmaceutiques qui voulaient en savoir plus. Cette expérience m’a réellement ouvert les yeux sur l’importance de ce problème et m’a donné envie de continuer mes recherches dans ce domaine.

Quel est l’avantage principal de travailler en recherche évaluative en santé? Selon Jenna, c’est la possibilité de travailler n’importe où, tant qu’un ordinateur est accessible.

 

Liens de médias sélectionnés sur la recherche de Jenna Wong :

 

—Août 2017