Au début de ses études de premier cycle en biologie à Bhopal, en Inde, la postdoctorante Priyanka Sehgal n'était pas certaine d'avoir le goût de devenir chercheuse. Au cours des années, les occasions n'ont cessé de se présenter, et finalement la recherche l'a séduite.

« Au début, on peut répondre "oui" ou "non" à tout. Mais à mesure que l'on comprend la recherche et sa logique, on s'aperçoit qu'on est loin de tout savoir. 

La jeune chercheuse était particulièrement intriguée par la nature complexe du cancer. « La façon dont cette maladie se propage me stupéfie, déclare-t-elle. Le cancer s'apparente à quelque chose d'extra-terrestre qui accapare notre corps et utilise nos propres mécanismes contre nous-mêmes. »

À la fin de son doctorat, Priyanka habitait à Bangalore et envisageait de déménager outre-mer, soit aux États-Unis, soit au Canada. Une conversation avec la Dre Anie Philip, directrice du laboratoire de la division de chirurgie plastique de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) à l'Hôpital général de Montréal (HGM), et la possibilité de poursuivre ses recherches sur le cancer l'ont convaincue de s'installer à Montréal en octobre 2013. 

 « En plus d'être une chercheuse passionnée et déterminée, la Dre Philip est une femme aimable et compréhensive, » confie Pryanka.  Le jour de mon arrivée au Canada, je ne connaissais personne et j'avais un peu peur dans ce nouveau pays. Elle m'a alors gentiment proposé de m'héberger chez elle pour la nuit »,  lance l'étudiante avec un sourire. 

Dans le laboratoire de la Dre Philip, Priyanka étudie le rôle d'une molécule appelée CD109, impliquée dans le développement du cancer.

« Notre équipe a déjà démontré que la molécule CD109 se lie au TGF-β, un facteur de croissance responsable des métastases, c'est-à-dire de la propagation du cancer dans le corps, précise-t-elle. Nous essayons maintenant de déterminer si la molécule CD109 peut prévenir les métastases dans le cas de carcinomes spinocellulaires, une forme de cancer de la peau particulièrement agressive,  et des cancers du sein. »

Le concept de « recherche translationnelle », c'est-à-dire traduire les découvertes faites en laboratoire plus rapidement et plus efficacement dans la pratique médicale, fait écho à la jeune étudiante. « Notre rôle est d'étudier des traitements et des cures qui pourraient aider les gens à vaincre leur maladie, explique-t-elle. C'est très important pour moi d'y contribuer. »  

La gentillesse et l'esprit d'équipe de ses collègues font également partie des caractéristiques d'un environnement de travail attirant et stimulant.

« Notre travail nous fait buter sur de nombreux obstacles au quotidien. Ce peut être frustrant, confie-t-elle. Il est donc agréable d'être entourée de gens sociables et d'avoir des superviseurs compréhensifs. Ça facilite la vie. »

Malgré son amour pour la recherche, Priyanka trouve important de se changer les idées.

« Il faut constamment s'intéresser à d'autres choses qu'à la science. De cette façon, quand on revient à un problème, on peut l'aborder autrement », croit-elle.

Heureusement, selon la chercheuse, les occasions de se détendre abondent à Montréal.

« C'est une ville diversifiée et multiculturelle. C'est magnifique, à part le froid! pouffe-t-elle. Heureusement, les Montréalais profitent pleinement des courts étés. Cette ville regorge de surprises. »