Fil d'Ariane

Pourquoi procède-t-on à des études cliniques?
Qui prend part aux études cliniques ?
Quels sont les différents types d'études cliniques ?
Quelles sont les phases d'une étude clinique ?
Comment la randomisation prévient-elle les biais de sélection ?

Pourquoi procède-t-on à des études cliniques?

L'étude clinique constitue l'une des phases finales d'un processus de recherche long et rigoureux.  Ces études sont effectuées avec des patients pour savoir si des approches prometteuses pour la prévention, le diagnostic et le traitement d'une maladie sont sûres et efficaces.

Qui prend part aux études cliniques?

Un bénévole sain est une personne sans aucun problème de santé important  connu, qui prend part à la recherche clinique pour mettre à l'étude un nouveau médicament, un nouveau dispositif ou une nouvelle intervention. Les procédures de recherche mises au point pour les participants bénévoles sains sont conçues afin de favoriser le développement de nouvelles connaissances, et non pas pour procurer un avantage direct aux participants de l'étude. Les participants bénévoles sains ont toujours joué un rôle vital dans la recherche médicale.

Des volontaires sains sont requis pour plusieurs raisons. Lors de l'élaboration d'une nouvelle technique, comme une analyse sanguine ou un dispositif d'imagerie, les volontaires sains aident à définir les limites de la « normale ». Ces volontaires servent de témoins pour les groupes de patients et sont souvent jumelés à des patients sur la base de certaines caractéristiques tels que l'âge, le sexe ou le lien de parenté. Ils sont soumis au même test, à la même procédure ou au même traitement médicamenteux que le groupe de patients. Les chercheurs acquièrent des connaissances sur le processus pathologique en comparant le groupe de patients au groupe de volontaires sains.

Certaines études exigent un investissement majeur en temps et en énergie de la part du volontaire et peuvent occasionner de l'inconfort. Il arrive parfois aussi que la procédure de recherche comporte des risques. Le processus de consentement visant les volontaires sains inclut une discussion approfondie des procédures et des tests prévus dans l'étude.

Un patient volontaire est une personne atteinte d'un problème de santé connu qui prend part à la recherche pour mieux comprendre, diagnostiquer, traiter ou guérir la maladie ou la condition médicale dont il est atteint. Les procédures de recherche mises au point pour les patients volontaires contribuent au développement de nouvelles connaissances et peuvent procurer des bienfaits aux participants de l'étude.

Les patients volontaires peuvent être appelés à prendre part à des études similaires à celles auxquelles participent les volontaires sains. Ces études portent sur des médicaments, des dispositifs ou des interventions qui visent à prévenir, à traiter ou à guérir une maladie. Bien que ces études procurent parfois un avantage direct aux patients volontaires, elles ont pour principal objectif de démontrer, par des moyens scientifiques, les effets et les limites du traitement expérimental. Par conséquent, certains patients servent de témoins en ne prenant pas le médicament à l'étude, ou en recevant des doses expérimentales du médicament qui sont juste assez élevées pour pouvoir le déceler, mais trop faibles pour traiter la condition médicale. Les avantages engendrés par une étude peuvent être indirects pour les volontaires, mais quand même aider d'autres personnes.

Les critères d'inclusion et d'exclusion

Toute étude clinique s'assortit de directives qui permettent de déterminer si une personne peut y prendre part. Ces directives sont précisées dans les critères d'inclusion et d'exclusion. Les facteurs qui autorisent un sujet à participer à une étude clinique sont appelés « critères d'inclusion », et ceux qui interdisent à un sujet d'y participer sont appelés « critères d'exclusion ». Ces critères sont fondés sur certains facteurs, tels que l'âge, le sexe, le type et le stade d'avancement de la maladie, les antécédents de traitement et autres problèmes de santé. Avant de pouvoir prendre part à une étude clinique, un sujet doit répondre aux exigences de l'étude. Certaines  recherchent  des participants qui sont atteints d'une maladie ou d'une condition médicale examinée dans le cadre de l'étude clinique, alors que d'autres ont besoin de volontaires sains ou des deux types de participants.

Les critères d'inclusion et d'exclusion ne servent pas à rejeter ou à écarter des sujets en particulier. Ils servent plutôt à trouver des participants qui ont le profil recherché et à assurer leur sécurité. Ils contribuent aussi à faire en sorte que les chercheurs soient en mesure de répondre à leurs interrogations.

Quels sont les différents types d'études cliniques?

  • Les études sur les traitements  expérimentent de nouveaux traitements (un nouveau médicament, de nouvelles approches pour la chirurgie ou la radiothérapie, de nouvelles combinaisons de traitement ou de nouvelles méthodes comme la thérapie génique, par exemple).
  • Les études sur la prévention testent de nouvelles approches, notamment des médicaments, des vitamines, des minéraux ou autres suppléments qui, selon les médecins, peuvent réduire le risque d'un certain type de maladie.
  • Les études sur le dépistage examinent de nouvelles méthodes de diagnostic de maladies ou de troubles spécifiques. Ces méthodes de détection, souvent appelées « tests de dépistage », peuvent inclure :
    • des tests d'imagerie — qui produisent des images de parties internes du corps.
    • des tests de laboratoire — qui vérifient le sang, l'urine et d'autres liquides organiques et tissus.
    • des tests génétiques – qui visent à déceler la présence de marqueurs génétiques héréditaires associés à certains types de maladies.

Les études sur le dépistage ont pour objectif de concevoir des outils de dépistage qui décèleront plus tôt une maladie donnée. Par exemple, pour de nombreux types de cancers, détecter et traiter la maladie à un stade précoce peut avoir de meilleurs résultats, par exemple de meilleures chances de réduire la taille de la tumeur, d'en minimiser les effets ou de l'éradiquer complètement.

Les études sur la qualité de vie explorent des façons d'améliorer le confort et la qualité de vie des patients. Ces études, souvent appelées « études sur les soins de soutien », peuvent examiner des médicaments qui visent à atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie et d'autres traitements principaux. D'autres études sur les soins de soutien se penchent sur les effets bénéfiques de la nutrition, de la thérapie de groupe et d'autres approches.

Quelles sont les phases d'une étude clinique?

La recherche clinique qui comprend la mise à l'étude d'un nouveau médicament progresse généralement selon une suite ordonnée d'étapes appelées « phases ». Cela permet aux chercheurs de poser des questions et d'y répondre en s'assurant de produire des informations fiables à propos du médicament et de protéger les patients. La plupart des études cliniques se classifient dans l'une des trois phases suivantes :

  • Études de phase I : ces premières études réalisées sur des sujets humains évaluent la manière dont un nouveau médicament doit être administré (par voie orale, par injection dans le sang ou par injection dans le muscle), la fréquence à laquelle il doit être administré et la dose sûre. Pour ces études, on ne fait généralement appel qu'à un petit nombre de patients, parfois à une douzaine seulement.
  • Études de phase II : les études de phase II poursuivent l'évaluation de l'innocuité du nouveau médicament et commencent l'évaluation de son efficacité. Ils nécessitent généralement l'intervention de plusieurs centaines de personnes.
  • Études de phase III : ces études mettent à l'essai un nouveau médicament, une nouvelle combinaison de médicaments ou une nouvelle intervention chirurgicale par comparaison avec le traitement classique. Les participants seront d'ordinaire placés au hasard (selon un procédé appelé « randomisation ») dans le groupe témoin (traitement usuel) ou dans le groupe expérimental (nouveau traitement). Les études de phase III sont souvent menées auprès d'un nombre important de personnes et peuvent être réalisés dans plusieurs cabinets, cliniques et centres médicaux dans l'ensemble du pays.

De plus, une fois qu'un traitement a été approuvé et mis en marché, le fabricant peut en poursuivre l'étude dans le cadre d'une étude de phase IV. Ce dernier a pour but d'évaluer les effets secondaires, les risques et les avantages d'un médicament sur une plus longue période et sur plus de sujets que lors d'une étude de phase III, car il demande la participation de milliers de personnes.

Comment la randomisation prévient-elle les biais de sélection?

Les participants à la recherche sont distribués par randomisation dans les études cliniques afin d'éviter que des biais ne viennent fausser les résultats de l'étude. Les biais consistent en des choix humains, des croyances ou tout facteur autre que ceux examinés dans le cadre de l'étude qui ont la capacité d'influencer les résultats d'une étude clinique. Si le choix du groupe était laissé aux médecins ou aux participants eux-mêmes, les répartitions pourraient elles-mêmes être influencées, et pourraient être perçues comme un parti pris pour un groupe ou l'autre.

Par exemple, si une étude n'est pas randomisée, les médecins pourraient inconsciemment placer les participants ayant un pronostic plus encourageant dans le groupe expérimental, faisant ainsi paraître la nouvelle thérapie plus efficace qu'elle ne l'est en réalité. Inversement, les participants au pronostic moins encourageant pourraient choisir le traitement expérimental, le faisant paraître moins efficace qu'il ne l'est en réalité.

La randomisation prévient ce genre de biais. Dans une étude randomisée, les chercheurs utilisent un programme informatique ou une table de nombres aléatoires pour affecter chaque participant de l'étude à un groupe.

Pour réduire davantage les biais, les études randomisées sont parfois réalisées « à l'insu » (ou « en aveugle »).

  • Les études à simple insu sont celles où les participants ne savent pas dans quel groupe ils ont été placés — et donc à quelle intervention ils sont soumis — jusqu'à la fin de l'étude.
  • Les études à double insu sont celles où ni les participants ni les chercheurs ne savent à quel groupe les participants ont été affectés jusqu'à la fin de l'étude.

Les études à simple et à double insu sont courantes dans les études cliniques sur la prévention du cancer, mais elles sont rarement utilisées dans les études sur de nouveaux traitements.


Le site Web du National Cancer Institute (http://www.cancer.gov/clinicaltrials).
Cette version française ne peut être utilisée sans l'accord de l'IR-CUSM