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null Des chercheurs de l’IR-CUSM contribuent à une étude mondiale sur les bébés nés avec des malformations congénitales

Une nouvelle étude publiée dans The Lancet montre que la survie des bébés nés avec une malformation congénitale varie en fonction de leur lieu de naissance

Source: Global Paediatric Research Collaboration, King’s College London et l’IR-CUSM.

Une étude publiée ce mois-ci dans The Lancet s’est penchée sur le risque de mortalité chez près de 4000 bébés nés avec des malformations congénitales dans 264 hôpitaux à travers le monde. L’étude a révélé que les bébés nés avec des malformations congénitales touchant le tractus intestinal ont une chance sur vingt de mourir dans un pays à revenu élevé, contre une chance sur cinq dans un pays à revenu intermédiaire et deux chances sur cinq dans un pays à faible revenu.

Le gastroschisis, une malformation congénitale caractérisée par la présence d’une fente près de l’ombilic laissant sortir les intestins, présente la plus grande différence de mortalité chez les bébés avec 90 % dans les pays à faible revenu contre 1 % dans les pays à revenu élevé. Dans les pays à revenu élevé, la plupart de ces bébés pourront vivre pleinement sans handicap.

Une nouvelle étude publiée dans The Lancet découvre que la survie des bébés nés avec une malformation congénitale dépend de leur lieu de naissance
Une nouvelle étude publiée dans The Lancet découvre que la survie des bébés nés avec une malformation congénitale dépend de leur lieu de naissance

L’étude fut menée par la Global Paediatric Research Collaboration, une collaboration de recherche multicentrique entre des chirurgiens, des anesthésistes et des professionnels de la santé prenant soin de nouveau-nés et d’enfants nécessitant une chirurgie dans le monde entier. Dan Poenaru, M.D., Ph. D., chercheur dans le Programme en santé de l'enfant et en développement humain (SEDH) à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), est membre du comité de direction de ce groupe de recherche mondial et l’un des auteurs de la publication. D’autres contributeurs de l’IR-CUSM comprennent Sherif Emil, M.D., également chercheur dans le Programme SEDH, et Pramod Puligandla, M.D., chercheur associé dans le Programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires. Les contributeurs de l’Hôpital de Montréal pour enfants comprennent Eileen Duggan, Elena Guadagno, Jean-Martin Laberge, Nadia Safa, Kenneth Shaw, Etienne St-Louis et Hussein Wissanji.

« Dans le but d’aborder la rareté actuelle de la recherche sur les malformations congénitales, plus particulièrement dans les pays à revenu faible et intermédiaire, nous avons réalisé la première vaste étude de cohorte multicentrique prospective et complète sur le plan géographique sur les malformations congénitales à travers le monde », déclare le Dr Poenaru. « De telles données sont vitales pour informer les efforts de mobilisation et la priorisation de la santé mondiale. »

L’équipe de chercheurs souligne le besoin de mettre l’accent sur l’amélioration des soins chirurgicaux pour les nouveau-nés dans les pays à revenu faible et intermédiaire dans le monde. Bien qu’il y ait eu une grande baisse des décès chez les enfants de moins de 5 ans au cours des 25 dernières années en prévenant et en traitant les maladies infectieuses, peu d’attention fut accordée à l’amélioration des soins chirurgicaux pour les bébés et les enfants et la proportion de décès liés aux maladies chirurgicales ne cesse d’augmenter. Les malformations congénitales constituent maintenant la 5e cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans dans le monde, la plupart des décès survenant au cours de la période néonatale.

L’équipe de chercheurs a déterminé que l’amélioration de la survie dans ces conditions dans les pays à revenu faible ou intermédiaire se base sur trois éléments clés :

  1. Améliorer le diagnostic prénatal et l’accouchement dans un hôpital avec soins chirurgicaux pour enfants;
  2. Améliorer les soins chirurgicaux pour les bébés nés dans des hôpitaux de districts et leur transfert sécuritaire et rapide vers un centre de chirurgie pédiatrique;
  3. Améliorer les soins périopératoires pour les bébés au centre de chirurgie pédiatrique.

Les chercheurs reconnaissent que cela nécessite un important travail d’équipe et une organisation entre les équipes de sages-femmes et d’obstétrique, les équipes néonatales et pédiatriques et les équipes de chirurgie pédiatrique au centre de chirurgie pédiatrique, ainsi qu’une sensibilisation et un réseautage avec les hôpitaux traitants.

Les chercheurs recommandent que parallèlement aux initiatives locales, les soins chirurgicaux pour les nouveau-nés et les enfants soient intégrés aux politiques nationales et internationales en matière de soins des enfants et qu’ils ne soient plus négligés dans un contexte de santé mondiale.

Document infographique de la publication dans The Lancet
Document infographique de la publication dans The Lancet

 

À propos de l’étude:
Lisez la publication dans The Lancet

28 juillet 2021