Fil d'Ariane

null Exercer un suivi sur l’émergence des variants de la COVID-19 d’intérêt au Canada

Un chercheur de l’IR-CUSM, Ciriaco Piccirillo, joue un rôle central au sein du nouveau Réseau d’intervention de recherche rapide sur les variants du coronavirus au Canada

Extrait d’un article de Diana Kwon

Ciriaco Piccirillo, Ph. D., est membre du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’Institut de recherche du CUSM
Ciriaco Piccirillo, Ph. D., est membre du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’Institut de recherche du CUSM

Source : Health E-News. En février dernier, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) ont lancé un appel d’offres afin de recevoir des propositions de projets portant sur la menace que constituent les variants du coronavirus. Cet appel d’offres a mené à la constitution du Réseau de l'intervention de recherche rapide sur les variants du coronavirus (CoVaRR-Net). L’objectif visé est de coordonner et de consolider la recherche dans l’ensemble du pays, afin de détecter rapidement les nouveaux variants émergents, d’exercer un suivi sur eux et de les évaluer, dans le but de proposer rapidement une orientation aux décideurs politiques.

L’un des secteurs de recherche du CoVaRR-Net implique la recherche sur les conséquences dévastatrices des variants sur les réponses immunitaires, ce qui s’avère essentiel pour comprendre si ces variants vont être capables d'échapper aux vaccins. Ciriaco Piccirillo, Ph. D., scientifique senior à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et professeur au Département de microbiologie et d'immunologie de l’Université McGill, supervise les efforts nationaux pour comprendre la manière dont les variants influent sur la réponse des cellules T; ce type de cellules immunitaires est essentiel à la production d'anticorps que le corps utilise pour repérer et contrer les envahisseurs étrangers.

Constitution d’un groupe d’experts

Ciriaco Piccirillo et ses collègues sont en train de constituer un groupe de recherche qui regroupera des experts; ces chercheurs seront capables d’identifier les composants du virus affecté par une mutation donnée et de mettre au point des tests pouvant déterminer quelles cellules T peuvent répondre efficacement à ces changements. Ciriaco Piccirillo explique que, une fois ces données obtenues, elles seront utilisées pour aider les scientifiques participant au développement des vaccins.

« Notre travail consiste à nous assurer d’être en mesure d’influencer les autorités responsables de la santé publique en nous fondant sur de l’information en temps réel. »

Actuellement, le réseau concentre principalement ses activités sur le variant B.1.617, qui s’est propagé rapidement en Inde, où la pandémie a causé d’énormes dommages. Ce variant comporte deux mutations qui, selon ce que laissent entendre des recherches préliminaires, accroissent la transmissibilité du virus et son potentiel d’échappement immunitaire. Quelques cas du variant B.1.617, que des autorités comme l’Organisation mondiale de la Santé ont identifié comme étant un « variant d’intérêt », ont été documentés au Canada. « Avant que ces quelques cas se propagent et que le variant B.1.617 devienne dominant, nous aimerions agir de manière proactive et comprendre exactement l’effet de ce variant sur les réponses immunitaires ainsi que sur l’efficacité vaccinale, ajoute Ciriaco Piccirillo. Notre travail consiste à nous assurer d’être en mesure d’influencer les autorités responsables de la santé publique en nous fondant sur de l’information en temps réel. »

Déjouer le développement des variants

En plus d’exercer un suivi sur les variants dès leur émergence, une autre préoccupation du réseau est d’identifier les conditions qui mènent à leur développement. En déterminant si des facteurs comme l’âge, la santé ou le statut immunitaire d’une personne infectée ont une incidence sur les risques d’émergence ou de propagation d’une mutation problématique, les chercheurs peuvent être en mesure de les empêcher de se développer. CoVaRR-Net se penche aussi sur de nombreux autres aspects de la lutte contre la pandémie, comme exercer un suivi sur les conséquences des variants sur les communautés autochtones et d’autres groupes ethniques minoritaires dans l’ensemble du Canada.

« Notre objectif ultime est de proposer des pièces d'informations concrètes suffisamment informatives pour les responsables de la santé publique, pour leur dire si un variant donné représente un véritable intérêt public dans un avenir proche, conclut le chercheur. Le temps est vraiment essentiel ici. »

Deux autres membres de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill, Silvia Vidal, Ph. D., et Don Vinh, M.D., font partie du réseau CoVaRR-Net.

Pour en savoir plus sur la participation de McGill aux travaux de CoVaRR-Net.

19 mai 2021