Fil d'Ariane

null Journée inspirante pour ceux qui travaillent à un monde sans tuberculose

L’Institut de recherche du CUSM a accueilli avec fierté le leader national des Inuits – une première! 

Les paroles du plus jeune des leaders inuits du Canada, Natan Obed, ont eu une incidence immédiate sur les quelque 100 scientifiques, étudiants, professionnels de la santé et représentants des communautés inuites, réunis à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), le 1er juin dans le cadre de la Journée annuelle du Centre international de TB McGill.

« Cela signifie beaucoup pour nous quand les chercheurs veulent faire équipe avec les Inuits et non venir chez nous en tant que sauveurs », a déclaré Natan Obed, président d’Inuit Tapiriit Kanatami. Ses paroles ont trouvé écho auprès des scientifiques du Centre international de TB McGill qui travaillent sans relâche pour trouver des solutions à l’épidémie de tuberculose qui sévit depuis des années dans les communautés du Nord.

Il est possible de guérir et de prévenir la tuberculose ; toutefois, cette maladie touche plus de 10 millions de personnes dans le monde et entraîne 1,7 million de décès par an, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Natan Obed a rappelé à l’auditoire que le taux d’incidence de la tuberculose chez les Inuits du Canada est 277 fois plus élevé que chez la population non autochtone née au Canada.

À titre de conférencier invité à cette sixième Journée annuelle du Centre international de TB McGill, le président Obed a commenté la situation actuelle en matière de tuberculose dans le Nord et a dévoilé certaines des mesures que d’autres parties prenantes et lui vont mettre en œuvre pour régler la situation au sein des 53 communautés inuites de l’ensemble du Canada dont il est le porte parole.

La journée visait également à mettre en lumière les contributions des stagiaires de recherche, qui ont fait des présentations orales sur leurs travaux consacrés à la tuberculose.

Sept étudiants ont présenté leurs projets de recherche et ont eu la chance de recevoir les félicitations du président Obed, en personne, et deux d’entre eux ont reçu un prix pour les meilleures présentations de la journée.

« Je suis très heureuse et très enthousiaste », a affirmé Emily MacLean, M.Sc., qui étudie en épidémiologie sous la supervision du Dr Madhukar Pai, directeur des programmes en santé mondiale de l’Université McGill et co-directeur associé du Centre international de TB McGill, et qui a présenté une revue systématique des biomarqueurs de la forme active de la tuberculose. « Je crois que le Centre international de TB McGill est le meilleur endroit où l’on puisse étudier la tuberculose. Tout le monde est intéressé à faire des changements réels qui ont un impact, et pas seulement faire de la recherche sans objectif concret. L’allocution de M. Obed nous rappelle que la recherche contribue à faire des changements incommensurables, et c’est tout ce qui compte. »

Pour Marwan Ghanem, étudiant à la maîtrise ès sciences, qui travaille au laboratoire du Dr Marcel Behr, directeur du Centre international de TB McGill, « l’allocution de Natan Obed a été éclairante. » Cet étudiant a décrit l’évolution de la maladie et s’est penché sur l’effet que les gènes présents dans la tuberculose ont sur d’autres infections.

« Inviter une personne qui n’est pas issue du monde scientifique à parler de problèmes réels de la vie de tous les jours met tous les enjeux en perspective à mes yeux. Ce type de présentation établit un objectif final à atteindre dans la mission que nous essayons de mener à bien », a ajouté Marwan Ghanem.

Au cours des six dernières années, les chefs de file de la recherche à Montréal ont uni leurs forces sous l’entité du Centre international de TB McGill. Leur objectif est de mieux comprendre, de mieux diagnostiquer et de mieux traiter la tuberculose et d’autres maladies mycobactériennes. En réaction à l’éclosion en 2012, un groupe de chercheurs du centre a collaboré avec les autorités de la Santé publique du Nunavik afin d’améliorer les services de radiographie (pour les radiographies pulmonaires) et de rendre disponibles des tests de dépistage rapide de la tuberculose dans les villages de Puvirnituq et de Kuujjuaq.  

« En tant que cliniciens et chercheurs, nous pouvons offrir du soutien pour mener des recherches sur des interventions qui nous sont présentées, afin de nous assurer d’utiliser de manière efficace, en temps opportun, les meilleurs outils pour lutter contre la tuberculose et pour former les travailleurs communautaires qui évoluent dans le milieu de la santé, a ajouté le Dr Marcel Behr, microbiologiste au CUSM et chercheur du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale de l’IR-CUSM. Le gouvernement fédéral est actuellement en train d’élaborer un plan d’action visant l’éradication de la TB au Canada d’ici 2030. L’une des clés du succès sera de travailler en partenariat avec les personnes vivant dans les communautés les plus touchées. »

Lisez des articles supplémentaires sur le sujet dans The Gazette et dans Québec Science. Écoutez l’entrevue que CBC Nunavut a réalisée avec Natan Obed.

Cet événement a été cofinancé par l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de McGill et les Programmes de santé mondiale de l'Université McGill.


—le 12 juin 2018