Fil d'Ariane

null Les cellules zombies et la lutte contre la grippe

Les recherches menées par le boursier postdoctoral Hosni Cherif et par la Dre Inés Colmegna font partie des 10 principales percées de la recherche en 2020 selon la Société de l’arthrite

Par James Martin, Communications internes, Université McGill

Source : McGill Reporter. L’arthrite est la maladie chronique la plus répandue au Canada, et il n’existe aucun traitement curatif connu. Six millions de Canadiens vivent actuellement avec l’une des 100 formes de cette affection potentiellement dévastatrice, qui entraîne de l’inflammation douloureuse et de la raideur articulaire.

Chaque année, en janvier, la Société de l’arthrite sélectionne les 10 principales percées de la recherche de l’année précédente qu’elle estime prometteuses quant à l’amélioration de l’état des personnes atteintes d’arthrite – la liste 2020 comprend des percées réalisées grâce aux projets de recherche menés par le boursier postdoctoral Hosni Cherif et par la Dre Inés Colmegna, tous deux chercheurs à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill ainsi qu’à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR‑CUSM).

Éliminer les cellules « zombies »

Hosni Cherif, Ph. D., est boursier postdoctoral au Programme de recherche : blessure, réparation, récupération à l’IR-CUSM
Hosni Cherif, Ph. D., est boursier postdoctoral au Programme de recherche : blessure, réparation, récupération à l’IR-CUSM

La dégénérescence de certaines parties de la colonne vertébrale peut avoir des effets débilitants, comme des maux de dos et de l’arthrose. Bien que certains traitements puissent contribuer à la gestion de la douleur, il n’existe aucun traitement ou moyen pour prévenir la progression de la dégénérescence. Hosni Cherif, boursier postdoctoral qui travaille sous la direction de Lisbet Haglund, Ph. D. (Département de chirurgie expérimentale, Université McGill, et Programme de recherche : blessure, réparation, récupération, IR-CUSM), étudie le rôle des cellules sénescentes – aussi appelées cellules « zombies » parce qu’elles ont cessé de se multiplier, mais ne sont pas mortes – dans la dégénérescence de la colonne vertébrale. Il a découvert qu’un médicament synthétique, le RG-7112, et qu’un composé naturel, l’o-Vanilline, avaient provoqué des changements ayant contribué à la croissance de nouvelles cellules saines, tout en tuant aussi des cellules sénescentes. Ces découvertes pourraient mener à la mise au point de nouveaux médicaments pour traiter les maux de dos, qui ralentiraient la dégénérescence discale (aussi appelée discopathie dégénérative) et réduiraient la douleur.  

Combattre la grippe

Dre Inés Colmegna est membre du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’IR-CUSM
Dre Inés Colmegna est membre du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’IR‑CUSM

Les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde sont plus prédisposés aux infections que le reste de la population – et la grippe saisonnière, l’influenza, est l’une des causes les plus fréquentes de ces infections. La Dre Inés Colmegna, professeure adjointe au sein de la Division de médecine expérimentale à l’Université McGill et chercheuse à l’IR-CUSM, étudie la manière dont la grippe affecte les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. Elle a dirigé la première étude visant à démontrer que l’administration d’une dose élevée, comparativement à la dose standard, de vaccin contre l’influenza offre une meilleure protection contre la grippe chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Les résultats obtenus à l’issue de ces recherches soutiennent la thèse selon laquelle l’administration d’une dose élevée de vaccin contre l’influenza chez les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde, indépendamment de leur âge, améliore potentiellement la protection offerte par le vaccin et réduit le risque de contracter la grippe chez ce groupe de patients.

« Nous sommes fiers de toutes les recherches que nous soutenons, et ces travaux nous enthousiasment, a déclaré Siân Bevan, Ph. D., directrice générale du volet scientifique de la Société de l’arthrite, qui est le principal organisme subventionnaire de la recherche de pointe sur l’arthrite au Canada. Notre liste annuelle des principales percées de la recherche nous permet de faire connaître certains des projets s’étant réellement démarqués quant à leur effet potentiel dans la lutte que nous menons pour mettre un frein à l’arthrite. Nous profitons de l’occasion pour féliciter et remercier les chercheurs dont nous avons mis les travaux en lumière. »

20 janvier 2021