Fil d'Ariane

null L'épinéphrine, qui sauve des vies, est sous-utilisée lors d'une réaction anaphylactique survenant à l'extérieur de l'hôpital

Moins de la moitié des adultes et des enfants faisant une allergie alimentaire utilisent leur auto-injecteur d’épinéphrine avant d’être traités aux urgences

7 septembre 2018

MONTRÉAL - Moins de la moitié des adultes et des enfants faisant une réaction anaphylactique attribuable à des aliments (« allergie alimentaire ») utilisent leur auto-injecteur d’épinéphrine avant d’être traités aux urgences d’un hôpital, selon une nouvelle étude canadienne.

« Il est décevant de constater que l’épinéphrine est grandement sous-utilisée », explique le chercheur principal de l’étude, le Dr Moshe Ben-Shoshan, spécialiste en allergie et immunologie pédiatriques à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) et à l’Hôpital de Montréal pour enfants, ainsi que professeur adjoint en pédiatrie à l’Université McGill. Le Dr Ben-Shoshan est également scientifique au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale de l’IR-CUSM.

« Notre étude a révélé que seulement 41 % des patients qui avaient avec eux un auto-injecteur d’épinéphrine au cours d’une réaction anaphylactique l’avaient utilisé avant de se présenter à l’hôpital. Les décès attribuables à une réaction anaphylactique peuvent survenir aussi rapidement que 30 minutes après l’exposition à l’allergène; pour réduire ce risque, l’épinéphrine doit être injectée le plus tôt possible après l’exposition à l’allergène. »

Près de 600 000 Canadiens subiront une réaction anaphylactique au cours de leur vie. Cette réaction potentiellement mortelle peut être déclenchée au cours des secondes ou des minutes suivant l’exposition à un allergène, qui peut être un aliment, un médicament, une piqûre d’insecte ou une substance, comme le latex.

Lors de l’étude dont il est question dans le présent communiqué, qui a été publiée dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology: In Practice, les chercheurs se sont penchés sur 483 cas de réaction anaphylactique traités dans neuf services d’urgence canadiens entre 2010 et 2017. Cette étude fondée sur une base de données appelée Cross-Canada Anaphylaxis REgistry (C-CARE) (registre pancanadien sur l'anaphylaxie)fait partie d’un projet national plus vaste. Elle  collige les données relatives aux taux, aux déclencheurs et au traitement de l'anaphylaxie dans les différents établissements et provinces de l’ensemble du Canada.

« Nous avons découvert que 53 % des patients visés par notre étude avaient reçu des antihistaminiques comme traitement, alors que 20 % des patients n’avaient reçu aucun traitement avant de se présenter à l’hôpital », explique la première auteure de l’étude Sofianne Gabrielli, stagiaire à AllerGen et associée de recherche à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM).

Et d’ajouter « Il est surprenant de constater un taux d’utilisation de l’épinéphrine aussi faible lors d’une réaction allergique grave : il n’y a vraiment aucun inconvénient à administrer ce médicament — l’épinéphrine est extrêmement sécuritaire, et elle peut sauver des vies. »

Points saillants de l’étude :

  • Les adolescents (groupe des 13-19 ans) possédant un auto-injecteur d’épinéphrine au moment de la réaction anaphylactique étaient plus susceptibles de l’utiliser que les enfants plus jeunes ou les adultes âgés de plus de 20 ans;
  • Les personnes faisant une réaction anaphylactique grave étaient plus susceptibles d’utiliser l’auto-injecteur d’épinéphrine que celles qui faisaient une réaction allergique légère ou modérée;
  • Parmi les cinq provinces visées par l’étude, l’Alberta est la province affichant le plus faible taux d’utilisation d’auto-injecteurs d’épinéphrine

« Les résultats publiés aujourd’hui font ressortir la nécessité de sensibiliser et d’éduquer davantage les patients et leurs proches aidants. Il faut faire connaître les signes et symptômes de l’anaphylaxie, et insister sur l’importance d’utiliser l’épinéphrine pour traiter une réaction anaphylactique, explique Jennifer Gerdts, coauteure de l’étude et directrice générale d’Allergies Alimentaires Canada — organisme caritatif à but non lucratif dont la mission est d’éduquer et de soutenir les Canadiens ayant des allergies alimentaires, de même que les personnes qui s’occupent de ces derniers, et de faire valoir leurs intérêts. Il est cependant encourageant de constater que les adolescents — considérés comme un groupe plus à risque pour ce qui est des réactions allergiques — sont plus susceptibles d’utiliser correctement leur auto‑injecteur d’épinéphrine. »

« Le résultat important de l’étude que nous publions aujourd’hui est que les personnes ayant des allergies alimentaires, tout comme les membres de la famille, la collectivité et les professionnels de la santé, doivent reconnaître que l’épinéphrine devrait constituer la première ligne de défense dans le traitement d’une réaction anaphylactique et qu’en cas de réaction allergique, il ne faut pas tarder à utiliser l’auto-injecteur d’épinéphrine », conclut-elle.

 

À propos d’AllerGen NCE Inc.

AllerGen NCE Inc., le Réseau des gènes, des allergies et de l’environnement (créé en 2004) est un réseau de recherche national qui se consacre à l’amélioration de la qualité de vie des personnes souffrant d’allergies et de maladies immunitaires apparentées. Financé par Industrie Canada dans le cadre du programme fédéral des Réseaux de centres d’excellence (RCE), le Réseau est logé à l’Université McMaster, à Hamilton. Visitez http://allergen-nce.ca pour un compliment d’information. 

 

 À propos de l’Institut de recherche du CUSM

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. L’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), situé à Montréal, au Canada, et qui offre des soins de santé complexes à la collectivité. L’IR‑CUSM compte plus de 460 chercheurs et près de 1 300 stagiaires de recherche qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR‑CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). IRCUSM. ircusm.ca

 

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