Fil d'Ariane

null Pic de réactions anaphylactiques dues aux arachides et aux noix chez les enfants à Halloween et à Pâques

Une nouvelle étude suggère que davantage d’éducation et de sensibilisation sont nécessaires pour aider à réduire le risque d’anaphylaxie à certaines périodes de l’année

Le Dr Moshe Ben-Shoshan est scientifique dans le Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’Institut de recherche du CUSM
Le Dr Moshe Ben-Shoshan est scientifique dans le Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale à l’Institut de recherche du CUSM

1 octobre 2020

Montréal, — Une nouvelle étude sur le lien entre les réactions anaphylactiques dues aux arachides et aux noix chez les enfants et les vacances a révélé des pics à Halloween et à Pâques. L’étude, menée par une équipe de chercheurs de l’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de santé McGill (HME-CUSM) et publiée aujourd’hui dans CMAJ (Journal de l’Association médicale canadienne), a révélé que la plupart des allergies étaient inconnues auparavant, ce qui appelle à une sensibilisation accrue.

« L’identification de certains moments associés à un risque accru d’anaphylaxie - une réaction allergique grave et potentiellement mortelle - pourrait aider à sensibiliser la communauté, à lui apporter son soutien et à la rendre plus vigilante », écrivent la Dre Melanie Leung, étudiante en médecine de 4e année à l’Université McGill et le Dr Moshe Ben-Shoshan, allergologue et immunologiste pédiatrique à l’HME-CUSM et scientifique à l’Institut de recherche du CUSM, avec des coauteurs. « Ces informations permettraient de déterminer le meilleur moment pour lancer des campagnes de sensibilisation du public afin de prévenir les réactions allergiques ».

Les chercheurs ont comparé l’anaphylaxie à Halloween, Pâques, Noël, Diwali, le Nouvel An chinois et l’Aïd al-Adha.

L’étude a porté sur 1 390 patients qui se sont rendus dans les services d’urgence pédiatriques participants entre 2011 et 2020 dans quatre provinces canadiennes : Colombie-Britannique, Ontario, Québec et Terre-Neuve-et-Labrador. L’âge moyen des patients était de 5,4 ans et 62 % étaient des garçons.

En ce qui concerne l’anaphylaxie provoquée par les arachides, on a constaté une augmentation de 85 % des cas quotidiens moyens pendant l’Halloween et une augmentation de 60 % à Pâques par rapport au reste de l’année. Pour l’anaphylaxie déclenchée par des noix non identifiées, il y a eu une augmentation de 70 % des cas pendant Halloween et Pâques par rapport au reste de l’année. Cependant, les chercheurs n’ont pas constaté d’augmentation à Noël, au festival Diwali, au Nouvel An chinois ou pendant l’Aïd al-Adha.

« La différence dans l’incidence de l’anaphylaxie entre les différentes fêtes peut être due au contexte social dans lequel chaque fête se déroule, écrivent les auteurs. À Halloween et à Pâques, les enfants reçoivent souvent des bonbons et autres friandises de personnes qui ne sont pas forcément au courant de leurs allergies. L’absence d’une telle association à Noël peut être due au fait que Noël est une fête plus intime entre les membres de la famille et les amis proches, qui sont plus vigilants quant à l’exposition aux allergènes ».

L’étiquetage canadien peut également être un facteur, car les emballages individuels de bonbons et de collations qui sont exemptés des exigences d’étiquetage énumérant les ingrédients sont populaires à Halloween et à Pâques.

Les auteurs suggèrent que l’éducation et la sensibilisation peuvent contribuer à réduire le risque d’anaphylaxie.

« Nos conclusions suggèrent que des outils éducatifs visant à accroître la vigilance quant à la présence d’allergènes potentiels sont nécessaires chez les enfants souffrant d’allergies alimentaires, leurs familles et les personnes non spécialisées qui interagissent avec les enfants souffrant d’allergies alimentaires. De nouvelles stratégies ciblant les intervalles associés à un risque élevé d’anaphylaxie sont nécessaires ».
 

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Source : CMAJ

À propos de l’étude:

L’étude a été menée par Mélanie Leung, Ann E. Clarke, Sofianne Gabrielli, Judy Morris, Jocelyn Gravel, Rodrick Lim, Edmond S. Chan, Ran D. Goldman, Paul Enarson, Andrew O’Keefe, Jennifer Gerdts BComm, Derek Chu, Julia Upton, Xun Zhang, Greg Shand et Moshe Ben-Shoshan.

Résumé visuel : https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.200034/tab-related-content

DOI: 10.1503/cmaj.200034

Cette étude a été financée par la subvention GEN 10-203 de AllerGen Canada

À propos de l’IR-CUSM:

L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) — dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 460 chercheurs et près de 1 300 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec — Santé (FRQS). ircusm.ca

Contact média:

Sandra Sciangula
Service des communications
Hôpital de Montréal pour enfants
Courriel : sandra.sciangula@muhc.mcgill.ca
Téléphone : + 514 293 2575