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- Un antidépresseur pourrait-il ralentir la progression de la COVID-19 ?
null Un antidépresseur pourrait-il ralentir la progression de la COVID-19 ?
Des chercheurs de l'IR-CUSM lancent un essai clinique sur la fluvoxamine, un médicament qui a déjà prouvé son efficacité pour réduire les lésions pulmonaires dans des études sur les animaux et dans un petit essai contrôlé par placebo
Au moment où le nombre de patients hospitalisés pour la COVID-19 met en péril le système de santé et où les gouvernements imposent de nouvelles restrictions à la population, des chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) poursuivent leurs efforts pour vérifier l’efficacité de différents médicaments qui pourraient permettre de réduire les hospitalisations dues à la COVID-19.
Après avoir mené des essais cliniques sur l’hydroxychloroquine au printemps 2020, le Dr Todd Lee, scientifique à l'IR-CUSM et professeur agrégé de médecine, division des maladies infectieuses à l'Université McGill, et la Dre Emily McDonald, chercheuse à l'IR-CUSM et directrice de l'Unité d'évaluation des pratiques cliniques du CUSM, lancent le volet canadien de l’essai clinique STOP COVID2, présentement en cours aux États-Unis. Cet essai randomisé contrôlé par placébo vise à confirmer l’efficacité de la fluvoxamine, un antidépresseur courant, pour ralentir la progression des symptômes de la COVID-19. Il fait suite à l’essai STOP COVID, dont les résultats publiés en novembre 2020 dans le Journal of the American Medical Association ont montré que la fluvoxamine était associée à une réduction de la détérioration clinique de personnes atteintes de COVID-19.
« Dans l'essai STOP COVID, 0 des 80 patients affectés au groupe fluvoxamine et 6 des 72 patients affectés au groupe placébo, ont subi une détérioration clinique, dit la Dre McDonald, chercheuse principale de l’étude, qui est aussi professeure adjointe de médecine à l’Université McGill. C’est une différence statistiquement significative. Nous espérons maintenant corroborer ces résultats auprès d’un plus large échantillon. »
La fluvoxamine est un médicament sûr, peu coûteux et approuvé par Santé Canada pour le traitement de la dépression et du trouble obsessionnel-compulsif. Les chercheurs détermineront si elle réduit le risque de développer un essoufflement grave, de nécessiter de l'oxygène, et d'être hospitalisé en raison de la COVID-19, et vérifieront si elle diminue les symptômes persistants de la COVID-19.
« La réaffectation de médicaments permet de tester de nouveaux traitements plus rapidement que la mise au point de nouveaux médicaments, dit le Dr Lee, co-chercheur principal de l’étude. Compte tenu des résultats prometteurs de l’essai clinique précédent, nous avons bon espoir que ce médicament puisse prévenir l'hospitalisation et réduire la pression sur le système de santé. »
Les participants recevront à domicile un dosage sûr de fluvoxamine (ou un placébo), ainsi qu'un thermomètre et un appareil de mesure de la saturation en oxygène, qu’ils pourront conserver. Ils devront prendre la médication reçue, mesurer leur température et leur niveau d'oxygène, et remplir un bref questionnaire en ligne, deux fois par jour pendant 15 jours. Enfin, ils répondront à un sondage final au 90e jour.
L’essai est ouvert aux adultes non-hospitalisés ayant reçu un résultat de test positif pour le SRAS-CoV-2, qui présentent des symptômes de la COVID-19 depuis un maximum de 6 jours et qui ont un facteur de risque de détérioration clinique lié soit à leur âge (40 ans ou plus), à leur race ou groupe ethnique (afro-canadiens, hispaniques ou indigènes) ou à une condition médicale (comme l'asthme, l'hypertension artérielle, le surpoids ou le diabète). Il existe également un certain nombre d'exclusions visant à assurer l'utilisation sécuritaire de la fluvoxamine. Pour l'instant, l'étude est ouverte à tous les résidents du Québec, mais l’équipe de recherche travaille à la rendre disponible partout au pays.
L’inscription à l’étude se fait sans contact, sur le site stopcovid2.idtrials.com. Toute l’informations pertinente, incluant une foire aux questions, est disponible sur le site, en anglais et en français.
Remerciements
Cette étude clinique est rendue possible grâce au financement de l'Unité d'évaluation des pratiques cliniques du Département de médecine.
À propos de l’IR-CUSM
L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) est un centre de recherche de réputation mondiale dans le domaine des sciences biomédicales et de la santé. Établi à Montréal, au Canada, l’Institut, qui est affilié à la faculté de médecine de l’Université McGill, est l’organe de recherche du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – dont le mandat consiste à se concentrer sur les soins complexes au sein de sa communauté. L’IR-CUSM compte plus de 460 chercheurs et près de 1 300 étudiants et stagiaires qui se consacrent à divers secteurs de la recherche fondamentale, de la recherche clinique et de la recherche en santé évaluative aux sites Glen et à l’Hôpital général de Montréal du CUSM. Ses installations de recherche offrent un environnement multidisciplinaire dynamique qui favorise la collaboration entre chercheurs et tire profit des découvertes destinées à améliorer la santé des patients tout au long de leur vie. L’IR-CUSM est soutenu en partie par le Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS). ircusm.ca
Personne-ressource pour les médias
Fabienne Landry
Communications, Recherche
Centre universitaire de santé McGill
Cell 514 812-7722
fabienne.landry@muhc.mcgill.ca
11 janvier 2021