Fil d'Ariane

null Montréal sans HépC : un combat pour éliminer le virus de l'hépatite C à Montréal

Dimanche le 28 Juillet 2019 est la Journée mondiale contre l’hépatite

26 juillet 2019

Source : CUSM. Afin de souligner la Journée mondiale contre l’hépatite, le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) est fier de communiquer une nouvelle enthousiasmante : le lancement de Montréal sans HépC. Il s’agit d’un projet visant à faire de Montréal la première ville d’Amérique du Nord à éradiquer le virus de l’hépatite C (VHC), qui touche environ 34 000 Montréalais.

La Dre Marina Klein est extrêmement enthousiaste à l'égard de l'initiative visant à sauver des vies Montréal sans HépC.Trois médecins réputées sont à l’origine du projet, dont une médecin du CUSM, la Dre Marina Klein, directrice du service des maladies virales chroniques et scientifique senior à l’Institut de recherche du CUSM (IR-CUSM). L’équipe visionnaire derrière Montréal sans HépC comprend également la Dre Christina Greenaway, spécialiste des maladies infectieuses et chercheuse au Centre d’épidémiologie clinique à l’Institut Lady Davis de l’Hôpital général juif, ainsi que la Dre Julie Bruneau, médecin experte en médecine des toxicomanies et chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).

« Toutes les personnes à qui je parle du projet Montréal sans HépC sont vraiment enthousiastes, affirme la Dre Klein. Elles y voient le potentiel d’une réaction en chaîne incroyable. »

Une bonne partie de l’effervescence liée à Montréal sans HépC s’explique par l’approche communautaire novatrice préconisée par l’équipe pour s’attaquer au VHC. En impliquant des travailleurs de première ligne et des médecins œuvrant en milieu sociocommunautaire pour joindre les populations les plus vulnérables au VHC, Montréal sans HépC proposera un plan de traitement à la fois ciblé et répondant à un enjeu urgent.

« Il est maintenant plus facile qu’auparavant de traiter le VHC, explique la Dre Klein. Le traitement, qui nécessitait auparavant des injections hebdomadaires pendant un an, tout en comportant un niveau de toxicité élevé, consiste maintenant en  la prise journalière d’un ou deux comprimés ne produisant presque aucun effet secondaire. Dans la plupart des cas, le traitement du VHC ne requiert pas l’intervention d’un spécialiste. Nous misons sur ces progrès pour joindre directement les communautés touchées, en étant prêtes à faire les tests nécessaires et à offrir le traitement adéquat. »

Bien qu'il s'agisse d'une maladie relativement facile à traiter, l’hépatite C continue à faire l’objet de statistiques décourageantes : en effet, selon les estimations, 71 millions de personnes seraient touchées par cette maladie à l’échelle mondiale, dont 250 000 au Canada. Selon la Dre Klein, cette triste réalité s’explique principalement par l’existence de deux obstacles au traitement : le manque de sensibilisation et les stigmates associés à la maladie.

« Ici, au Canada, le VHC est le plus souvent associé aux drogues injectées. Bon nombre de Canadiens ne pensent tout simplement pas à subir des tests de dépistage. En réalité, il est possible que les Canadiens nés entre 1945 et 1975 aient contracté le VHC à leur insu, il y a de cela plusieurs décennies, alors que les pratiques en matière de soins de santé, comme les transfusions de sang et la stérilisation de l’équipement, étaient moins rigoureuses qu’elles ne le sont maintenant. »

« Notre désir de traiter l’infection au VHC ne se limite pas à redonner la santé aux patients. Nous tenons à leur redonner de la dignité, en contribuant à éliminer les stigmates liés à cette maladie. »

Bien qu’il soit vrai qu’il existe plusieurs moyens de contracter le VHC, ce dernier touche principalement des personnes qui s’injectent des drogues, les populations autochtones, les migrants, les hommes qui ont des relations sexuelles avec d’autres hommes et les sans-abri – malheureusement, ce sont ces mêmes groupes qui ont tendance à se sentir le plus aliénés par les services de santé.

« Nous sommes enthousiastes à l’idée de constater comment Montréal sans HépC transformera la façon dont les experts médicaux interagiront avec les populations stigmatisées, ajoute la Dre Bruneau. Nous croyons fermement que ce projet aura des retombées positives, allant bien au-delà de l’hépatite C. »

La Dre Greenaway tient à rappeler aux personnes qui craindraient d’avoir contracté le VHC à quel point il est possible de traiter cette maladie.

« Plus de 95 % des personnes ayant l’hépatite C sont guéries après seulement quelques semaines de traitement, soit de huit à douze semaines. Une fois qu’elles sont soignées, leur foie peut commencer à guérir, et elles n’ont plus à s’inquiéter de transmettre le virus à un tiers. »

Montréal sans HépC correspond à la vision beaucoup plus large de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a décidé d’éradiquer d’ici 2030 le VHC en tant que menace à la santé publique. Il s’agit également de l’un des programmes phares de l’Initiative interdisciplinaire en infection et immunité de McGill (MI4). Soutenue par la Fondation du CUSM, cette initiative rassemble une équipe impressionnante de plus de 250 chercheurs et cliniciens dédiés au traitement des maladies infectieuses et aux menaces à l’immunité en matière de santé humaine.

« Nous allons tuer le virus de l’hépatite C dans l’œuf, explique le Dr Donald Sheppard, directeur de MI4 et directeur du Département de microbiologie et d’immunologie de l’Université McGill. Tous les Montréalais auront accès aux traitements contre l’hépatite C, indépendamment de leurs antécédents culturels ou socioéconomiques. Il s’agit d’une occasion formidable à saisir, que les villes ne peuvent pas toutes offrir. »

Il est essentiel d’avoir un foie sain. Cet organe contribue au processus de digestion, emmagasine les vitamines et les minéraux, filtre les produits chimiques présents dans notre organisme et produit le sang ainsi que les protéines dont nous avons besoin pour rester en vie. Dans la plupart des cas, les symptômes du VHC ne se manifestent qu’une fois que le foie est déjà endommagé. Plus la période pendant laquelle le VHC reste non traité est longue, plus ce virus constitue un risque de développer d’autres maladies, comme le diabète, une cardiopathie, certaines formes rares du lymphome ainsi que des problèmes de santé mentale. En s’attaquant sérieusement au VHC,  le projet Montréal sans HépC ne va pas seulement sauver des foies, il va  sauver des vies.