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- L’exposition à l’arsenic in utero peut avoir une incidence défavorable sur le développement des reins
null L’exposition à l’arsenic in utero peut avoir une incidence défavorable sur le développement des reins
De nouvelles conclusions démontrent que l'exposition à l'arsenic lors de la consommation d'eau peut avoir une incidence sur la formation des néphrons pendant la croissance de l'embryon et accroître le risque de maladie rénale chronique
SOURCE : L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L'Institut)
Le 7 août 2025
Selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), lorsqu'elles boivent de l'eau, des millions de personnes de partout dans le monde sont exposées à des niveaux d'arsenic supérieurs à 10 μg/l (10 parties par milliard), soit la norme prévue dans les lignes directrices provisoires de l'OMS.
Une étude récente, dirigée par Indra Gupta, M.D., en collaboration avec une équipe de scientifiques de L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L'Institut), révèle comment l'exposition à l'arsenic pendant la grossesse — même à des niveaux modérément élevés — peut interférer avec le développement des reins de l'embryon. Les conclusions de la recherche, publiées dans Toxicology and Applied Pharmacology, démontrent que pendant la croissance de l'embryon, l'arsenic peut réduire la formation de néphrons, les unités fonctionnelles essentielles des reins.

« Nos conclusions laissent entendre que l'exposition prénatale à l'arsenic, même à des concentrations modérées, peut avoir une incidence défavorable sur le développement des reins et accroître le risque d'être atteint d'une maladie rénale chronique », a déclaré la Dre Gupta, scientifique senior au sein du Programme en santé de l'enfant et en développement humain à L'Institut et directrice adjointe de cette institution.
Dans le but d'effectuer des recherches sur la manière dont l'exposition à l'arsenic a une incidence défavorable sur le développement des reins, les chercheuses et les chercheurs ont eu recours à une combinaison complémentaire d'approches expérimentales. Ces scientifiques ont commencé par utiliser des tissus prélevés sur les reins d'un embryon, ce qui leur a permis d'observer la manière dont ces cellules réagissent à l'arsenic en temps réel.
« L'étape suivante a été d'étudier des modèles murins au titre d'une étude intitulée « Normal mice metabolize arsenic very efficiently », a ajouté Jenna Haverfield, Ph. D., gestionnaire de la recherche scientifique à l'Institut et première coauteure de la publication. Comme nous nous y attendions, nous avons observé très peu de lésions aux reins sur les embryons de souris de laboratoire standards exposées à une consommation d'eau contenant des niveaux modérés d'arsenic. »
« Nos constatations ont changé lorsque nous avons utilisé des "souris humanisées", poursuit Carlos Agustin Isidro Alonso, Ph. D., associé de recherche au laboratoire de la Dre Gupta à L'Institut et copremier auteur de l'article. Les souris humanisées sont génétiquement modifiées pour métaboliser l'arsenic de la même manière que le font les humains — soit beaucoup moins efficacement que chez les souris normales. Chez les souris humanisées, l'exposition prénatale à l'arsenic a entraîné la formation de reins plus petits ainsi qu'une légère diminution du nombre de néphrons, qui sont les petites unités de filtration qui déterminent la fonction rénale pour la vie. »
Cette réduction du nombre de néphrons a permis de remonter à des perturbations au début du processus de développement des reins, connu sous le nom de ramification du bourgeon urétéral, qui contribue à façonner la structure du rein.
L'exposition à des niveaux modérés d'arsenic a entraîné un nombre plus élevé de cellules progénitrices rénales et a interféré avec les signaux nécessaires à la croissance, y compris avec le gène GDNF, qui joue un rôle central dans la formation des reins.
« En raison des implications sur le développement du fœtus chez l'humain et compte tenu du fait que des personnes dans le monde entier, y compris des millions de Canadiens et de Canadiennes, sont exposées à de l'arsenic dans l'eau, dans la nourriture et dans l'air, nous espérons sensibiliser la population à l'exposition aux risques que comporte l'exposition à l'arsenic pendant la grossesse », a conclu la Dre Gupta.
L'étude susmentionnée faisait partie du programme de recherche DERIVE (acronyme de DEvelopmental Research on Interactions between Variants and the Environment, Recherche sur le développement et interactions entre les variants et l'environnement en français); ce programme est financé par un donateur anonyme de la Fondation de l'Hôpital de Montréal pour enfants.
Dans ses travaux, l'équipe a utilisé les plateformes technologiques de L'Institut, y compris la Plateforme d'imagerie moléculaire pour les images confocales et la Plateforme d'histopathologie pour le traitement des tissus.
Les auteures et les auteurs de la publication intitulée « Mouse nephron formation is impaired by moderate dose arsenical exposure » sont Carlos Agustin Isidro Alonso*, Jenna Haverfield*, Gabriela Regalado, Sihem Sellami, Natascha Gagnon, Ajay Rajaram, Pierre Olivier Fiset, Tomoko Takano, Aimee K. Ryan, Koren K. Mann et Indra R. Gupta; leur article a été publié dans Toxicology and Applied Pharmacology, volume 500, 2025. (* Copremiers auteurs)
Système DOI : https://doi.org/10.1016/j.taap.2025.117355.
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