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Le Centre pour la psychiatrie de précision – Québec développe la psychiatrie du futur
SOURCE : Fondation de l’Hôpital général de Montréal (FHGM)
28 janvier 2025
La Fondation de l’Hôpital général de Montréal (FHGM) est fière de soutenir le Centre pour la psychiatrie de précision – Québec (CPP-Q), dont le nouveau projet de biobanque à données ouvertes, SPARK (Solutions for Psychiatric AI Research & Knowledge), a récemment partagé ses premières données.
Fondé et dirigé par le Dr Simon Ducharme, neuropsychiatre et clinicien-chercheur à L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L’Institut), le CPP-Q a pour mission d’améliorer le diagnostic et le traitement des troubles de santé mentale en facilitant l’avancement de la recherche en psychiatrie de précision.
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Pour ce faire, le CPP-Q développe sa biobanque SPARK depuis 2022. Créée selon une approche longitudinale et de « science ouverte », SPARK a pour objectif de recueillir les données cliniques, biologiques et de neuroimagerie de 1 000 patients en psychiatrie provenant principalement des patients de la Mission en santé mentale du CUSM, qui seront suivis pendant 10 ans. Le premier partage de données de cette plateforme unique et trans-diagnostique est maintenant accessible gratuitement à tous les chercheurs qualifiés en santé mentale afin de poursuivre leurs recherches et faire progresser les soins en santé mentale.
« Avec le soutien de la Fondation de l’Hôpital général de Montréal, nous avons pu mobiliser toutes nos ressources et créer des partenariats afin de mettre sur pieds cette base de données. Maintenant, les chercheurs peuvent utiliser ces données pour développer des algorithmes et des méthodes de prédiction pour commencer à transformer le concept de psychiatrie de précision en réalité au cours des prochaines années. » – Dr Simon Ducharme
Les partenariats au cœur de la biobanque SPARK
Bien que l’idée soit de créer éventuellement un modèle de collecte de données qui pourrait être exporté vers d’autres centres, le Dr Ducharme et son équipe sont reconnaissants d’avoir accès à toutes les ressources nécessaires au sein de l’écosystème du CUSM, pour développer et partager cette importante base de données.
Le CPP-Q utilise l’infrastructure de L’Institut pour stocker, traiter et analyser les données et les échantillons biologiques. Il utilise également la plateforme de recherche en IRM de l’Hôpital général de Montréal (HGM) pour la neuro-imagerie, un service de base de L’Institut.
« La biobanque SPARK illustre notre engagement à faire progresser la santé de précision à toutes les étapes de la vie », déclare la Dre Rhian Touyz, Directrice exécutive et scientifique en chef de L’Institut. « En intégrant la recherche de pointe à l’innovation collaborative, nos chercheurs transforment le paysage des soins de santé mentale afin d’améliorer la qualité de vie de nos patients et de nos communautés. »
En plus de travailler au CUSM, le Dr Ducharme collabore maintenant avec l’Institut universitaire en santé mentale Douglas (le Douglas). Le soutien de la FHGM a permis d’embaucher une coordonnatrice de projet au Douglas, contribuant ainsi à développer les partenariats du CPP-Q avec d’autres institutions afin d’accroître le recrutement de patients dont les données seront intégrées à SPARK. Plus il y a de données recueillies, plus le projet sera porteur.
« Notre Fondation est fière de permettre cette collaboration, qui est en harmonie avec notre mission et notre conviction que la collaboration entre les institutions est primordiale au succès d’une telle initiative. Il est donc essentiel d’aider le Dr Ducharme à recruter des patients d’autres institutions pour qu’ultimement, les retombées puissent bénéficier à davantage de personnes ». – Stéphanie Riddell, présidente-directrice générale de la FHGM
Comme l’explique le Dr Sherif Karama, psychiatre clinicien au Douglas, ce partenariat permet au projet SPARK d’avoir accès à « un vaste groupe de patients » souffrant de troubles psychiatriques. « Les dernières décennies de recherche ont confirmé la grande complexité des maladies mentales », explique le Dr Karama. « La combinaison de l’intelligence artificielle avec les données de la biobanque peut aider à affiner les diagnostics psychiatriques en détectant des schémas subtils dans les symptômes ou les biomarqueurs qui pourraient être négligés par les approches traditionnelles. Cela ouvrira potentiellement la voie à l’identification de sous-types de troubles, à l’élaboration de diagnostics plus précis et, en fin de compte, à des traitements plus personnalisés. »
Le CPP-Q bénéficie d’un comité scientifique qui comprend des experts aussi estimés que le psychiatre Dr Howard Margolese, directeur du Programme pour évaluation et prévention des psychoses et du Programme de schizophrénie au CUSM. « Le projet SPARK, ambitieux et unique en son genre, permettra aux chercheurs de collaborer afin de mieux comprendre les trajectoires de la maladie psychiatrique sur une décennie de suivis », exprime le Dr Margolese.
Comment la psychiatrie de précision peut-elle améliorer les résultats pour les patients ?
« L’objectif avec la médecine de précision c’est de pouvoir ajuster les traitements pour une maladie selon les données spécifiques du patient », explique le Dr Ducharme. Le CPP-Q répond à un besoin clinique. Contrairement aux maladies telles que le cancer ou le diabète, la psychiatrie n’a pas beaucoup bénéficié des recherches biologiques. Par conséquent, les données de SPARK pourraient être utilisées pour développer des outils et des critères de diagnostics plus objectifs. Ces outils pourraient potentiellement prédire la combinaison complexe de facteurs qui influencent l’évolution des maladies et les réponses aux traitements.
« En psychiatrie, on utilise certaines formes de traitement qui vont s’appliquer, par exemple, à tous les patients avec un diagnostic de maladie bipolaire. Ici, on veut développer la capacité d’utiliser des données surtout biologiques et génétiques afin d’adapter les traitements pour obtenir de meilleurs résultats pour les patients. » – Dr Simon Ducharme
Outre le partage des informations cliniques sur leur diagnostic et leur traitement, les patients se soumettront à des analyses sanguines, à des examens d’imagerie cérébrale ainsi qu’à des prélèvements de cheveux. Combinées aux données cliniques, aux entretiens et aux questionnaires d’auto-évaluation, SPARK offrira un éventail de données complètes permettant de mener des analyses biologiques, incluant des analyses génétiques et épigénétiques très détaillées. « On suit les patients et les patientes sur le long terme, c’est à dire sur une période de dix ans, parce qu’on veut savoir ce qui arrive à ces gens-là, par exemple est-ce qu’ils s’améliorent ou se détériorent, » précise le Dr Ducharme.
Développer la psychiatrie de demain
Le Dr Ducharme espère que le CPP-Q et la biobanque SPARK contribueront à développer « la psychiatrie de demain », en influençant positivement le diagnostic, le traitement et les soins aux patients. Les technologies de la santé et l’intelligence artificielle créent « une ère d’opportunités » pour la recherche, y compris pour les projets longitudinaux tels que l’initiative SPARK. Est-ce que ça transformera ou pas la pratique ? On verra bien, mais nous avons le devoir d’essayer. Comme il s’agit d’une initiative coûteuse et de longue haleine, le soutien philanthropique est essentiel.
« Je tiens à remercier la Fondation de l’Hôpital général de Montréal et ses généreux donateurs pour leur soutien inestimable. Merci de donner aux chercheurs les moyens de changer la manière dont nous faisons les choses. J’espère qu’en 2050, lorsque je prendrai ma retraite, je pourrai dire que je ne reconnais pas la façon dont on traite les maladies psychiatriques parce que ça aura tellement évolué, pour le mieux! »
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