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- Les inégalités en matière de soins de santé, à l’origine de la réduction de l’espérance de vie des Inuits du Nunavik atteints d’un cancer du poumon
null Les inégalités en matière de soins de santé, à l’origine de la réduction de l’espérance de vie des Inuits du Nunavik atteints d’un cancer du poumon
Une nouvelle étude montre que les habitants de la région inuite du Nunavik, dans le nord du Québec, meurent plus tôt après un diagnostic de cancer du poumon que les Montréalais traités dans le même centre de cancérologie
SOURCE : CMAJ (traduction CUSM)
Le 20 février 2024
Tous les habitants du Nunavik sont examinés et traités pour le cancer au Centre universitaire de santé McGill (CUSM) à Montréal, à plus de 1 400 km des hôpitaux du Nunavik, en raison des ressources limitées de la région.
Une étude récente dirigée par Faiz Ahmad Khan, M.D., à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) a comparé la survie au cancer du poumon de 95 résidents du Nunavik et de 185 résidents de Montréal traités au CUSM et a constaté qu’à des stades similaires de cancer du poumon, les résidents du Nunavik avaient une survie plus courte que les résidents de Montréal, même après avoir pris en compte d’autres différences entre les groupes.
L’analyse des résultats avec les représentants des communautés du Nunavik a montré que le manque chronique de ressources en matière de soins de santé pouvait être à l’origine de ces différences de survie.
« Nous soulignons que nos résultats ne doivent pas être interprétés pour conclure que les Inuits ont une prédisposition génétique à des résultats plus défavorables en matière de cancer du poumon. Plutôt, les observations de notre étude, mises en contexte avec d’autres connaissances sur les services de santé et l’accès aux soins au Nunavik, indiquent que le sous-financement chronique et le manque de ressources pour les services de santé du Nunavik, ainsi que le manque de représentation des Inuits dans la prestation des soins de santé, sont des déterminants probables de la disparité observée dans notre étude », écrit le Dr Faiz Ahmad Khan, pneumologue au CUSM, scientifique au sein du Programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires à l’IR-CUSM et professeur agrégé de médecine à l’Université McGill, avec ses coauteurs.
Les auteurs recommandent plusieurs mesures pour améliorer la survie au cancer du poumon chez les Inuits du Nunavik :
- déployer des services de prévention et de cessation du tabagisme spécifiques aux Inuits;
- rendre le dépistage du cancer du poumon immédiatement disponible, dans une forme accessible, acceptable et culturellement appropriée, afin de faciliter une détection plus précoce du cancer du poumon;
- améliorer les services de santé pulmonaire en créant, par exemple, une capacité de radiographie dans les villages;
- soutenir un plan de soins pour le cancer du poumon spécifique aux Inuits du Nunavik;
- assurer la formation et l'emploi d'intervenants-pivot en santé inuits pour soutenir les patients et les familles à Montréal;
- augmenter le financement et les ressources humaines pour renforcer les services de santé au Nunavik.
« Dans une perspective plus large, des observations comme les nôtres devraient soutenir les efforts des Inuits du Nunavik en faveur d'une plus grande autonomie, car une prise de décision accrue des Inuits en matière de politique et de financement des soins de santé contribuera à garantir que les services de santé sont adaptés aux besoins de la population? » ajoute le Dr Khan.
À propos de l'étude
L'étude Nunavimmi puvakkut kaggutimik aanniaqarniq: Qanuilirqitaa?? Lung cancer in Nunavik: How are we doing? A retrospective matched cohort study a été réalisée par Yue Chen, Sarah MacIsaac, Matthew Young, Marlene Ahodakin, Luke Wan Jeagal, Maryse Boucher, Jason Agulnik, Nathalie Boulanger, Sophie Camilleri-Broët, Nicole Ezer, Anne V. Gonzalez, Scott Owen, Carmela Pepe, Jonathan Spicer, Hangjun Wang, Shirley White-Dupuis, Larry Watt, Minnie Grey, Andrea Benedetti et Faiz Ahmad Khan.
DOI : https://www.cmaj.ca/content/196/6/E177
Ce travail de recherche a été financé par le Réseau de cancérologie Rossy.
Personne-ressource pour les médias
Fabienne Landry
Coordonnatrice des communications, Recherche, CUSM
fabiennePraesent id dolor porta, faucibus eros vel.landry@muhc.mcgill.ca
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