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null La radiothérapie pour soigner les cœurs brisés
Une équipe du CUSM utilise une technique novatrice et moins invasive pour traiter les arythmies
Montréal, le 5 décembre 2019 – Une collaboration unique entre les radio-oncologues et les cardiologues du Centre Universitaire de santé McGill (CUSM) pourra permettre à certains patients aux prises avec des problèmes d’arythmies graves, notamment la tachycardie ventriculaire, de bénéficier d’un traitement de radiothérapie qui consiste à irradier avec précision les parties anormales du cœur qui provoquent les arythmies.
« Il s’agit d’une toute nouvelle façon de faire qui permet de réduire ou même d’éliminer les épisodes arythmiques pour des patients qui ont peu d’options de traitements », explique le Dr Martin Bernier, cardiologue spécialiste de l’activité électrique du cœur au CUSM, qui a travaillé en collaboration avec le Dr Tarek Hijal, radio-oncologue au même établissement. Les deux sont membres de l’Institut de recherche du CUSM, le Dr Bernier dans le Programme de recherche en santé cardiovasculaire au long de la vie et le Dr Hijal dans le Programme de recherche sur le cancer.
« Pour nous, l’approche est différente et similaire en même temps, précise le Dr Hijal. L’approche est différente parce que normalement, nous localisons les tumeurs et les traitons en dirigeant les faisceaux vers celles-ci. Dans ce cas-ci, nous utilisons la même technologie, les mêmes techniques, mais pour localiser et traiter une section du cœur qui ne fonctionne pas bien. »
Les arythmies ventriculaires sont liées à la présence de cicatrices qui agissent comme centre d’activation de court-circuit électrique. « Dans les cas d’arythmie sévères, le cœur pompe tellement rapidement qu’il tourne dans le vide, il n’y a plus de circulation et c’est l’arrêt cardiaque. Le but du traitement est de calmer le jeu en changeant les propriétés électriques du tissu, de sorte que les courts-circuits ne puissent plus se former », explique le Dr Bernier.
Le traitement comprend quelques étapes. Dans un premier temps, une étude électrophysiologique est effectuée par l’équipe de cardiologie, pour délimiter avec précision la cicatrice, son étendue et ses propriétés électriques. Par la suite, l’équipe de radio-oncologie prend le relais en utilisant les données de cartographie du cœur pour les appliquer sur des scans de radiothérapie et pour déterminer le volume et la dose maximale à irradier. Les rayons utilisés sont les mêmes que pour traiter le cancer et la durée du traitement est d’une trentaine de minutes.
Selon le Dr Bernier, cette avenue représente une alternative pour des patients dont la qualité de vie est restreinte : « Les traitements standards sont généralement assez invasifs. Pour certains patients, c’est une prise de médication importante, pour d’autres c’est l’insertion d’un cathéter dans la veine fémorale jusqu’au cœur pour abolir les circuits d’arythmies et en dernier recours, c’est la transplantation cardiaque, une intervention risquée, considérant que la santé globale du patient est souvent fragilisée ».
Une collaboration rare
Pour réaliser ce projet, il a fallu que deux équipes ultraspécialisées apprennent à parler un même langage. C'est le fruit du travail de plusieurs personnes, que ce soit dans les équipes médicales et infirmières en cardiologie ou en radio-oncologie. Le Dr Hijal n’a pas hésité à inciter ses collègues à sortir de leur zone de confort pour travailler avec le Dr Bernier et son équipe. « Pour traiter les patients atteints de cancer, le travail interdisciplinaire se fait, entre autres avec le radio-oncologue, le physicien médical et le technologue ; mais une collaboration de ce type entre la radio-oncologie et la cardiologie pour soigner des patients aux prises avec des maladies cardiaques graves, c’est plutôt rare et c’est ce qui rend l’expérience unique et enrichissante. »
En tout, quelques dizaines de patients dans le monde ont bénéficié jusqu’à maintenant de cette toute nouvelle technique, et l’un des premiers patients Canadiens a été traité au CUSM au mois d’octobre dernier. Un protocole de recherche sera mis sur pied par les équipes du CUSM dans les premiers mois de l’année 2020 afin de recueillir plus de données et de développer une expertise qui ultimement profitera à plus de patients.
Voir un reportage fascinant dans l'émission scientifique télévisée Découverte de Radio-Canada du 8 décembre 2019.
À propos du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) – Le Centre universitaire de santé McGill (CUSM) figure parmi les meilleurs centres hospitaliers universitaires offrant des soins tertiaires et quaternaires (complexes). Fort du leadership médical de ses hôpitaux fondateurs, le CUSM offre des soins multidisciplinaires, d’une qualité exceptionnelle, centrés sur les besoins du patient et dans un environnement bilingue. Affilié à la Faculté de médecine de l’Université McGill et à la tête du RUIS-McGill, le CUSM contribue à l’évolution de la médecine pédiatrique et adulte en attirant des sommités cliniques et scientifiques du monde entier, en évaluant les technologies médicales de pointe et en formant les professionnels de la santé de demain. En collaboration avec nos partenaires, nous bâtissons un meilleur avenir pour nos patients et leurs familles ; pour nos employés, professionnels, chercheurs et étudiants; pour notre collectivité; et surtout, pour la vie. www.cusm.ca
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