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- Une nouvelle découverte permet d’approfondir notre compréhension de l’infertilité masculine
null Une nouvelle découverte permet d’approfondir notre compréhension de l’infertilité masculine
Des chercheurs de L’Institut révèlent la manière dont une voie de signalisation lipidique régule la fonction spermatique, laissant ainsi entrevoir des innovations en matière de diagnostic
SOURCE : L’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L’Institut)
Le 5 février 2025
L’infertilité touche des millions de personnes à l’échelle mondiale, bien que 34 % des hommes aux prises avec des problèmes d’infertilité ne reçoivent aucune explication claire sur ce problème. Une nouvelle étude, réalisée par des chercheurs de L’Institut, fournit des éclaircissements sur un élément crucial du problème, soit les mécanismes moléculaires sous-jacents à la capacité du sperme de fertiliser un ovule.
Réalisée sous la direction de Cristian O’Flaherty, D.M.V., Ph. D., scientifique principal au sein du Programme en santé de l'enfant et en développement humain à L’Institut, l’étude à laquelle on fait ici référence explore la capacitation du sperme — le processus par lequel le sperme devient capable de fertiliser un ovule. Publiés dans Human Reproduction, les résultats de cette étude identifient le rôle clé que joue la molécule lipidique sphingosine-1-phosphate (S1P) dans le processus de régulation.

Les chercheurs ont découvert que la S1P stimule la production d’oxyde nitrique (NO), molécule de signalisation jouant un rôle essentiel dans la fonction spermatique. « À ce jour, nous ignorions comment se produisait la régulation de la production de NO dans le sperme, explique Steven Serafini, étudiant au doctorat travaillant dans le laboratoire du Dr O’Flaherty et coauteur de l’étude. Nous avons découvert que la S1P active la voie de signalisation PI3K/AKT, qui active la synthèse de l’oxyde nitrique, l’enzyme responsable de la production de NO. »
Les résultats de l’étude dont il est question ici ont des répercussions importantes sur la compréhension de l’infertilité. Pendant l’éjaculation, le sperme est exposé à des sphingolipides dans le plasma séminal. Les perturbations de ce processus — comme celles qu’entraîne l’obésité, qui modifie les taux de lipides dans le sang — peuvent porter atteinte à la capacitation du sperme et contribuer à l’infertilité.
« Une teneur en lipides anormale pourrait être l’une des causes cachées de l’infertilité masculine, » explique le Dr O’Flaherty. « Étant donné que l’obésité a un lien avec des taux de lipides plus élevés dans le sang et dans les organes reproducteurs, elle peut aussi avoir une incidence négative sur la fonction spermatique; nous commençons à peine à comprendre comment ce phénomène se produit dans l’organisme. »
Alors que le taux d’obésité continue à augmenter, particulièrement chez les hommes en âge de procréer, la recherche susmentionnée met en lumière la nécessité de tenir compte du métabolisme lipidique dans les évaluations de la fertilité. En levant le voile sur les mécanismes moléculaires établissant un lien entre la signalisation lipidique et la fonction spermatique, l’étude réalisée à L’Institut ouvre la voie à l’amélioration des outils diagnostiques qui pourraient analyser les profils lipidiques des hommes infertiles.
« Les résultats de notre étude nous rapprochent de l’identification des causes inconnues de l’infertilité masculine et du développement de meilleures stratégies diagnostiques, » ajoute le Dr O’Flaherty. « Nous espérons que nos recherches vont se traduire par la modernisation des évaluations de la fertilité et qu’elles vont offrir de nouvelles options aux hommes aux prises avec des problèmes reproducteurs inexpliqués. »
À propos de l’étude
Sphingolipids modulate redox signalling during human sperm capacitation. Serafini S., O’Flaherty C. Hum Reprod 2024, sous presse. PMID : 39658334.