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- Une nouvelle étude de recherche pourrait réduire le nombre d’interventions chirurgicales pratiquées sur des bébés de sexe féminin
null Une nouvelle étude de recherche pourrait réduire le nombre d’interventions chirurgicales pratiquées sur des bébés de sexe féminin
Les travaux d’une équipe de chercheurs en santé de l’enfant de l’IR-CUSM et de l’ensemble du Canada offrent de nouvelles connaissances sur le traitement des kystes ovariens fœtaux.
Les kystes ovariens chez les bébés de sexe féminin figurent parmi les anomalies congénitales les plus courantes qu’observent les spécialistes de la chirurgie pédiatrique. Des études ont estimé qu’un nouveau-né sur 2 625 présente une forme de masse kystique abdominale. Bien qu’ils soient généralement bénins, les kystes ovariens fœtaux peuvent entraîner des complications. Bon nombre d’interventions chirurgicales ont été décrites; on n’a cependant pas documenté clairement dans des études scientifiques de grande envergure les résultats ni les risques associés à ces interventions, ce qui a entraîné une grande variabilité quant aux soins offerts aux bébés de sexe féminin ayant des kystes ovariens.
Une équipe de chercheurs dirigée par Sherif Emil, M.D., C.M., chercheur senior au sein du Programme en santé de l’enfant et développement humain à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), a entrepris de définir la norme optimale des soins destinés aux fillettes en bas âge présentant des kystes ovariens congénitaux.
Dans une nouvelle étude, publiée dans Annals of Surgery, l’équipe de chercheurs a décrit ses conclusions, selon lesquelles la plupart des kystes ovariens fœtaux disparaissent spontanément. De plus, l’équipe a conclu que la chirurgie visant l’ablation des kystes ne visait pas à sauver les ovaires (c.-à-d. à sauver l’ovaire impliqué) ou à éviter des complications ultérieures. Après avoir passé en revue les données accumulées pendant cinq ans dans 11 hôpitaux canadiens, les chercheurs ont conclu que les kystes qui ne disparaissaient pas spontanément restaient asymptomatiques.
On a colligé des données s’appliquant à une période de cinq ans concernant des bébés qui avaient reçu un diagnostic de kyste ovarien. Les données ainsi recueillies ont démontré que la présence d’un kyste ovarien se concluait soit par la disparition de ce kyste, soit par une intervention chirurgicale soit par l’attente que la patiente atteigne l’âge de un an avant de prendre une décision.
« Les travaux susmentionnés revêtent une importance capitale, car ils vont vraisemblablement permettre à des centaines, voire à des milliers, de nouveau-nés de sexe féminin d’éviter de subir une chirurgie inutile. »
— Sherif Emil, M.D., C.M.
« Les travaux susmentionnés revêtent une importance capitale, car ils vont vraisemblablement permettre à des centaines, voire à des milliers, de nouveau-nés de sexe féminin d’éviter de subir une chirurgie inutile, déclare le Dr Emil, qui est aussi directeur de la Division de chirurgie pédiatrique Harvey E. Beardmore de l’Hôpital de Montréal pour enfants. Par ailleurs, ils offrent aux pédiatres et aux spécialistes de la chirurgie pédiatrique un algorithme qu’ils peuvent utiliser dans le suivi effectué auprès de ces jeunes patientes et dans la prise de décision quant au moment auquel il faut pratiquer l’intervention et quant au type d’intervention à privilégier. »
L’étude commentée ici constitue la publication la plus complète sur le sujet à ce jour, de même que la première publication à émaner d’un nouveau consortium de chercheurs canadiens. Le Consortium canadien pour la recherche en chirurgie pédiatrique (CanCORPS), créé en 2018, vise à améliorer les soins chirurgicaux pédiatriques grâce à la recherche collaborative de haute qualité. CanCORPS regroupe tous les services chirurgicaux pédiatriques majeurs du Canada. Le Consortium a intentionnellement choisi le sujet des kystes ovariens fœtaux pour sa toute première étude, fondée sur l’absence d’approches cohérentes pour le traitement de cette affection.
« Les conclusions formulées dans des publications antérieures consacrées au même sujet manquaient de cohérence; certaines d’entre elles recommandaient l’adoption d’une approche prudente, alors que d’autres recommandaient d’intervenir tôt, explique le Dr Emil, qui est le directeur fondateur de CanCORPS et directeur du site IR-CUSM de CanCORPS. Comportant des données provenant d’un nombre élevé d’établissements répartis dans l’ensemble du Canada, cette nouvelle publication est l’un des articles les plus approfondis sur le sujet actuellement accessibles; elle offre aussi des recommandations claires quant au suivi et quant à la gestion des cas. »
Comme l’explique le Dr Emil, la prochaine étape consiste à concevoir et à réaliser une étude multicentrique canadienne, afin de fournir des résultats utilisant l’algorithme proposé dans l’article dont il est ici question.
« L’étude commentée ici prouve que les membres de la communauté de spécialistes en chirurgie pédiatrique peuvent collaborer au sein de CanCORPS, afin de produire de la recherche de qualité supérieure dont les résultats sont publiés dans les journaux les plus prestigieux dans le domaine de la chirurgie, ajoute le Dr Emil. C’est ainsi que nous pouvons modifier la pratique, afin qu’elle puisse à la fois bénéficier aux patientes et optimiser l’utilisation des ressources. »
Le Dr Emil est actuellement titulaire de la chaire Fondation Mirella et Lino Saputo en enseignement de la chirurgie pédiatrique et en soins centrés sur les patients et les familles à la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill.
Lire l’article dans Annals of Surgery [en anglais seulement]
Le 1er juin 2023