Fil d'Ariane

null Une nouvelle forme d’analyse sanguine vise à dépister encore plus tôt le cancer de la prostate agressif

En identifiant dans le sang des signaux de méthylation propres au cancer, des chercheuses et des chercheurs espèrent en arriver à dépister de manière plus précoce et plus sécuritaire le cancer de la prostate comportant un risque élevé.

SOURCE : L'Institut
Le 11 juin 2025

Une équipe de L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L'Institut) est en train de développer la prochaine génération d'analyse sanguine; ce nouveau test pourrait transformer le dépistage du cancer de la prostate. Dirigé par Shaafat Rabbani, M.D., et réalisé en collaboration avec MTL Epitherapeutics Inc., ce projet a recours à l'analyse de pointe de la méthylation de l'ADN de la tumeur, dans le but d'identifier les modèles (« patterns ») propres au cancer dans la circulation sanguine — même si des niveaux extrêmement faibles de l'ADN de la tumeur sont présents dans le sang.

« Ce qu'il y a de nouveau dans notre approche est que nous pouvons capter des signaux propres au cancer, même s'ils sont extrêmement rares, commente le Dr Rabbani. Le dépistage précoce comporte encore de grands défis; cette approche pourrait nous permettre d'identifier beaucoup plus tôt — et plus précisément — les cancers de la prostate agressifs. »

Le Dr Shaafat Rabbani est scientifique senior au sein du Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications à L’Institut. Son projet a récemment reçu du financement du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) par l’intermédiaire du Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal (CEIM).
Le Dr Shaafat Rabbani est scientifique senior au sein du Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications à L’Institut. Son projet a récemment reçu du financement du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (MEIE) par l’intermédiaire du Centre d’entreprises et d’innovation de Montréal (CEIM).

Actuellement, le dépistage du cancer de la prostate se fonde beaucoup sur le test de dépistage de l'antigène prostatique spécifique (test de l'APS), qui a des limites. Contrairement au test de l'APS ou aux biopsies liquides fondées sur les mutations, la nouvelle méthode cible les biomarqueurs épigénétiques — plus particulièrement les modèles (« patterns ») de méthylation de l'ADN— qui sont plus stables et plus spécifiques au cancer, en particulier pour la détection précoce.

Le projet a récemment reçu du financement du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie du Québec, au titre du programme de soutien à la commercialisation du CEIM. Ce centre joue un rôle crucial pour ce qui est d'aider les innovateurs et les innovatrices à traduire les découvertes scientifiques en solutions immédiatement commercialisables, en leur offrant à la fois du financement et des conseils pratiques.

« Nos travaux sur le développement d'une nouvelle forme d'analyse sanguine ne se limitent pas à de la recherche universitaire, ajoute David Cheishvili, Ph. D., vice-président de MTL Epitherapeutics Inc. Nous sommes en train de développer la capacité d'équipes locales à mettre au point et à déployer les outils diagnostiques susceptibles d'être utilisés dans les hôpitaux et dans les cliniques dans l'ensemble de la province. »

« Le soutien du CEIM est un vote de confiance envers le potentiel translationnel des travaux de recherche visant la mise au point d'une nouvelle forme d'analyse sanguine ― et envers la capacité des équipes locales à gérer des portefeuilles de projets d'innovation qui bénéficient aux patientes et aux patients, tout en renforçant l'industrie des sciences de la vie du Québec », conclut le Dr Rabbani.

La première phase du projet va se concentrer sur l'optimisation des essais cliniques et sur une étude pilote utilisant des échantillons prélevés sur des patientes et sur des patients du Québec. Toutes les analyses de laboratoire vont se faire à L'Institut, sous la direction du Dr Rabbani, avec l'appui de ressources internes, comme les plateformes de la biobanque et de la bio-informatique. L'équipe projette de passer ensuite à des études cliniques plus vastes et de commencer à préparer la présentation d'un dossier à Santé Canada.