Fil d'Ariane

null De simples changements alimentaires peuvent réduire votre empreinte carbone de 25 %

Selon un constat d’une équipe de recherche de l’Université McGill, le remplacement partiel des viandes rouges et des viandes transformées par des protéines végétales peut augmenter l’espérance de vie et freiner les changements climatiques

SOURCE : McGill Salle de presse
27 février 2024

En éliminant les groupes alimentaires traditionnels, y compris la viande et les produits laitiers, et en soulignant l’importance des protéines végétales, le nouveau Guide alimentaire canadien a effectué un véritable changement de paradigme. On ne connaît cependant pas toutes les répercussions du remplacement des protéines animales par des protéines végétales dans l’alimentation des Canadiens et des Canadiennes.

Selon les données probantes d’une nouvelle étude menée par Sergio Burgos, Ph. D., scientifique à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) en collaboration avec l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres, le remplacement partiel des protéines animales par des protéines végétales peut accroître l’espérance de vie et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Soulignons que les avantages obtenus dépendraient du type de protéines animales remplacées.

Publiée dans la revue Nature Food, l’étude s’appuie sur les résultats d’une enquête nationale sur la nutrition pour analyser le régime alimentaire des Canadiens et procéder à une modélisation de remplacements partiels (25 % ou 50 %) de la viande rouge et de la viande transformée, ou des produits laitiers, par des protéines végétales comme des noix, des graines, des légumes, du tofu et des boissons de soya; des choix qui ont une incidence sur la nutrition, la santé et le climat.

De petits changements alimentaires, une grande incidence sur l’empreinte carbone

Selon une étude menée précédemment, la viande rouge, les viandes transformées et les produits laitiers sont la principale source d’émissions de gaz à effets de serre liées à l’alimentation au Canada. Fait étonnant : l’étude conclut que l’empreinte carbone d’une personne chute de 25 % lorsqu’elle remplace la moitié de sa consommation de viandes rouges et transformées par des protéines végétales. Le remplacement des produits laitiers entraîne quant à lui une baisse de l’empreinte carbone de 5 %.

« Nous montrons qu’il n’est pas nécessaire de changer son alimentation du tout au tout – c’est-à-dire d’adopter des régimes restrictifs ou d’exclure complètement certains groupes alimentaires – pour générer des avantages, tant pour l’humain que pour la planète. Il suffit pour cela de remplacer partiellement les viandes rouges et les viandes transformées, en particulier, par des protéines végétales », explique Olivia Auclair, autrice principale de l’étude et nouvellement titulaire d’un doctorat du Département des sciences animales de l’Université McGill, supervisée par Prof. Burgos.

Olivia Auclair, ancienne stagiaire de recherche à l’IR-CUSM (à gauche) et Sergio Burgos, Ph. D., scientifique au sein du Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications à l’IR-CUSM
Olivia Auclair, ancienne stagiaire de recherche à l’IR-CUSM (à gauche) et Sergio Burgos, Ph. D., scientifique au sein du Programme de recherche en désordres métaboliques et leurs complications à l’IR-CUSM

Protéines végétales et écart entre les sexes

On sait qu’une alimentation riche en produits d’origine animale accroît le risque de maladies cardiaques, de diabète et de certains cancers. Or, l’équipe de recherche qui a réalisé cette étude estime que le remplacement de la moitié de la consommation de viandes rouges et de viandes transformées par des protéines végétales permet, grâce à la réduction des risques de maladies chroniques qui en découle, d’accroître l’espérance de vie de neuf mois en moyenne.

La ventilation des résultats de l’étude selon le sexe permet en outre de constater que les hommes tirent un plus grand avantage de la modification de leur consommation de viandes rouges et de viandes transformées que les femmes. En effet, chez l’homme, l’accroissement de l’espérance de vie issu de ce changement au régime alimentaire est deux fois plus important que chez la femme. En revanche, le remplacement partiel des produits laitiers par des protéines animales n’a pas un effet aussi marqué sur l’espérance de vie et entraîne une hausse de l’insuffisance en calcium pouvant atteindre 14 %.

« J’espère que nos conclusions aideront les consommateurs à faire des choix alimentaires davantage axés sur la santé et la durabilité, et orientera l’élaboration de politiques alimentaires canadiennes », confie Prof. Burgos, auteur en chef de l’étude, qui est aussi professeur agrégé au Département des sciences animales à l’Université McGill.

Les conclusions de l’étude peuvent servir de guide aux gens qui cherchent de plus en plus à faire des choix informés, favorisant la durabilité et la santé, et avantageux pour le bien-être personnel et la planète.

« Une augmentation de la consommation de protéines végétales accompagnée d’une réduction de la consommation de viandes rouges et de viandes transformées offrirait des avantages considérables pour la santé et l’environnement. Par ailleurs, pour la plupart des Canadiennes et des Canadiens, cela entraînerait des changements relativement mineurs », soutient Patricia Eustachio Colombo, co-autrice de l’étude et chercheuse au Centre de recherche sur les changements climatiques et la santé planétaire de l’École d’hygiène et de médecine tropicale de Londres.

L’étude

L’étude « Partial substitutions of animal with plant protein foods in Canadian diets have synergies and trade-offs among nutrition, health and climate outcomes », par Olivia Auclair, Patricia Eustachio Colombo, James Milner and Sergio A. Burgos a été publiée dans la revue Nature Food.

DOI: https://doi.org/10.1038/s43016-024-00925-y

Contact pour des médias:

Keila DePape
Relations avec les médias, Université McGill
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