Fil d'Ariane

null Diversifier la relève

Loydie Jerome-Majewska fait plus qu’étudier la manière dont les erreurs se produisent dans les premiers stades du développement de l’embryon, afin de les prévenir

Source : Health e-News. Loydie Jerome-Majewska, Ph. D., scientifique au sein du Programme en santé de l'enfant et en développement humain à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), a été identifiée comme étant l’une des trois femmes de l’Université McGill ayant la responsabilité de déployer des efforts en vue d’une plus grande diversité au sein des futures générations de scientifiques et de cliniciens. Elle et ses collègues Alba Guarné et Victoire Kpadé, de l’Université McGill, sont reconnues pour ne pas limiter leurs activités au rôle qu’elles jouent dans leur laboratoire ou en clinique; en effet, elles œuvrent toutes trois pour la diversité et l’inclusion en sciences et en santé.

Le cheminement professionnel de la scientifique Loydie Jerome-Majewska, qui fait de la recherche fondamentale, suscite autant d’intérêt que ses activités de sensibilisation, menées parallèlement à sa carrière.

De gauche à droite : Alba Guarné, Loydie Jerome-Majewska et Victoire Kpadé (Photos : Owen Egan et Joni Dufour)
De gauche à droite : Alba Guarné, Loydie Jerome-Majewska et Victoire Kpadé (Photos : Owen Egan et Joni Dufour)

Décrypter le code du développement

« Vous êtes-vous déjà demandé comment vous passez du stade de cellule unique à celui d’embryon complexe? » Avant de se heurter à cette question pendant un cours universitaire, Loydie Jerome Majewska n’avait pas beaucoup réfléchi à ce processus. Toutefois, cette interrogation a suscité son intérêt et l’a incitée à emprunter la voie qui l’a menée à son poste actuel de chercheuse à l’IR-CUSM et de professeure agrégée au Département de pédiatrie de la Faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université McGill, où elle étudie les fondements moléculaires et génétiques des premiers stades du développement humain.

De plus en plus de données probantes laissent entendre que des facteurs environnementaux, comme ce qu’une femme enceinte ingère, peuvent jouer un rôle important dans la manière dont ces mutations se manifestent dans un embryon, alors qu’il en est au stade du développement. Loydie Jerome-Majewska espère identifier ces facteurs, afin de trouver de nouveaux traitements. « C’est le rêve que je caresse actuellement, dit-elle. Je veux dépasser le stade de la compréhension des raisons pour lesquelles des problèmes se manifestent et trouver comment les prévenir. »

Dans ses travaux de recherche, Loydie Jerome-Majewska a identifié le rôle que jouent plusieurs gènes dans le développement du fœtus, alors qu’ils n’étaient auparavant pas considérés comme étant importants dans ce processus. Ces travaux ont permis à son laboratoire de créer des modèles de souris permettant d’étudier plusieurs troubles du développement, comme le syndrome de DiGeorge (affection aussi connue sous le nom de syndrome de délétion 22q11.2, qui peut entraîner une vaste gamme d’anomalies, y compris des problèmes de santé congénitaux, un retard de croissance et des infections fréquentes). Ces travaux servent maintenant à mieux comprendre les affections liées au syndrome de DiGeorge et à identifier les interventions potentielles.

Les travaux de Loydie Jerome-Majewska portent tout particulièrement sur la manière dont se produisent les erreurs au cours des premiers stades du développement humain. Ce faisant, cette scientifique espère identifier des façons de réduire les risques que ces erreurs ne se produisent ou d’amenuiser les conséquences de ces erreurs. De plus en plus de données probantes laissent entendre que des facteurs environnementaux, comme ce qu’une femme enceinte ingère, peuvent jouer un rôle important dans la manière dont ces mutations se manifestent dans un embryon, alors qu’il en est au stade du développement. Loydie Jerome-Majewska espère identifier ces facteurs, afin de trouver de nouveaux traitements. « C’est le rêve que je caresse actuellement, dit-elle. Je veux dépasser le stade de la compréhension des raisons pour lesquelles des problèmes se manifestent et trouver comment les prévenir. »

Les stagiaires qui restent dans le domaine scientifique : une victoire!

Outre ses travaux de recherche, Loydie Jerome-Majewska estime que le succès des stagiaires ayant travaillé sous sa direction est l’une de ses plus grandes réalisations. La majorité de ses anciens étudiants poursuivent une carrière scientifique et occupent des emplois dans le domaine de la recherche ou dans d’autres secteurs connexes, comme les soins de santé. « Je suis ravie de constater qu’ils sont presque tous restés dans le domaine scientifique, ajoute Loydie Jerome-Majewska. Je considère cette situation comme une victoire, car ce n’est pas un domaine où il est facile de persévérer, année après année. »

Un réseau de soutien offert par les pairs à des catégories de personnes sous-représentées et exclues dans le domaine scientifique : « L’un des grands objectifs est de réduire l’isolement, d’apporter du soutien et d’offrir des possibilités de développement professionnel »

Sensibilisation au mentorat

Parallèlement à ses travaux de laboratoire, Loydie Jerome-Majewska participe activement à divers projets de sensibilisation. Elle préside le Diversity, Equity and Inclusion Committee de l’American Association for Anatomy. À ce titre, elle est en train de mettre sur pied un réseau de soutien offert par les pairs à des catégories de personnes sous-représentées et exclues dans le domaine scientifique. « L’un des grands objectifs est de réduire l’isolement, d’apporter du soutien et d’offrir des possibilités de développement professionnel », explique-t-elle. Loydie Jerome-Majewska a récemment obtenu une subvention annuelle de 100 000 $ afin de réaliser ce projet au cours des trois prochaines années.

Loydie Jerome-Majewska est également cofondatrice du Réseau canadien des scientifiques noirs; ce groupe offre du mentorat, fait de la sensibilisation et favorise la visibilité des Canadiens noirs dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.

À l’Université McGill, Loydie Jerome-Majewska est coresponsable du Caucus Dr Kenneth Melville des Professeur.es et Employé.es Noir.es (nommé ainsi en l’honneur d’un ancien leader au sein de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, feu Kenneth Melville, B. Sc. 1926, MDCM 1926, M.Sc. 1931). Ce groupe a pour mission de cultiver un environnement propice à l’apprentissage et au travail pour les professeur.es et employé.es Noir.es (et par extension, les étudiant.es Noir.es). Dans son rôle au sein de ce caucus, Loydie Jerome-Majewska collabore avec les autres membres du groupe afin d’établir l’échéancier de la réalisation du plan de lutte contre le racisme anti-noir de l’Université McGill, mis en place par le bureau du vice-recteur et vice-principal académique. « Je suis superenthousiaste à l’idée de faire avancer la cause de la lutte contre le racisme, car malgré le fait qu’il n’y ait pas beaucoup de Noirs au sein du corps professoral et du personnel de l’Université McGill, nous sommes suffisamment nombreux pour nous assurer de la réussite de cette initiative », poursuit Loydie Jerome-Majewska.

Lire l’article complet publié dans Health e-News (en anglais)

26 mars 2021