Fil d'Ariane

null La Fondation Krembil aide des chercheuses et des chercheurs à comprendre les ratés du système immunitaire du cerveau lorsqu’il combat la maladie d’Alzheimer

Une subvention de 2,4 millions de dollars permettra à Greg Fonseca, de l’IR-CUSM, et à une équipe de chercheuses et de chercheurs de l’Université Western d’en apprendre plus sur le rôle de l’inflammation dans cette maladie débilitante

SOURCE : Université Western, Cam Buchan
Le 25 avril 2024

Compte tenu du vieillissement de la population, on prévoit que le nombre de cas de maladies neurodégénératives à l’origine de divers types de démences, comme la maladie d’Alzheimer, va doubler tous les 20 ans.

L’un des défis à relever dans le traitement de la maladie d’Alzheimer est de trouver pourquoi le système immunitaire du cerveau connaît des ratés en réaction aux protéines bêta-amyloïdes qui forment des plaques dans le cerveau. Ces plaques sont à l’origine d’une cascade d’événements qui mènent à la disruption et, éventuellement, à la mort des neurones, ce qui entraîne un déclin cognitif.

Greg Fonseca, Ph. D., est un scientifique au sein du Programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires à l’IR-CUSM
Greg Fonseca, Ph. D., est un scientifique au sein du Programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires à l’IR-CUSM

« Nous explorons ce qui ne fonctionne pas dans la réponse immunitaire du cerveau, qui fait que ce dernier ne peut plus contrôler les signaux pro-inflammatoires; nous nous demandons aussi pourquoi la situation dérape, explique Greg Dekaban, Ph. D., titulaire de la chaire de microbiologie et d’immunologie de la Schulich School of Medicine & Dentistry de l’Université Western, de London, en Ontario. Nous essayons d’approfondir notre compréhension des processus inflammatoires associés à la maladie d’Alzheimer sous-jacents dans le cerveau, qui deviennent souvent comme une arme à double tranchant; en effet, la réponse immunitaire à l’inflammation peut être bénéfique à un certain stade, mais peut ensuite s’avérer dommageable. »

L’équipe de chercheuses et de chercheurs est constituée de Marco Prado, Vania Prado et Jane Rylett, de la Schulich Medicine & Dentistry, et de Greg Fonseca, Ph. D., un scientifique au sein du Programme de recherche translationnelle sur les maladies respiratoires à l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), à Montréal. Ces scientifiques ont reçu une subvention de 2,4 millions de dollars de la Fondation Krembil pour un projet triennal, appelé Determining Why Immune Regulation Fails to Control Neuroinflammation in Alzheimer’s Disease [Déterminer pourquoi la régulation immunitaire n’arrive pas à contrôler la neuro-inflammation dans la maladie d’Alzheimer].

« Normalement, une réaction inflammatoire amorce le processus de restauration dans le cerveau, poursuit Greg Dekaban – toutefois, dans la maladie d’Alzheimer, cette réaction change et semble déclencher une perte de contrôle de l’inflammation. » L’équipe de chercheuses et de chercheurs se penche sur ce qui constitue ce « changement ».

« Ce qui complique les problèmes que nous devons résoudre est le fait qu’à l’instar de nombreuses maladies chroniques, la maladie d’Alzheimer ne progresse pas uniformément dans le cerveau, ajoute le professeur Fonseca. Cela signifie que, bien que certaines zones soient manifestement touchées par la maladie, il est possible que cette dernière ne soit pas présente dans d’autres zones ou qu’il soit difficile de l’y observer, en raison de réactions inflammatoires différentes selon les zones du cerveau. En étudiant l’ensemble des zones du cerveau en même temps, nous pouvons obtenir des résultats moyens, qui cachent potentiellement la maladie. Compte tenu de ce qui précède, nous devons utiliser des données spatiales pour montrer la zone du cerveau concernée; nous avons aussi recours à des modèles d’apprentissage automatique pour analyser l’inflammation. »

Nos travaux ont le potentiel de révéler de nouvelles cibles thérapeutiques qui pourraient accentuer la réaction immunitaire et lui permettre d’être plus efficace, et – ce qui est tout aussi important – d’identifier le moment où l’intervention doit commencer, afin de mettre un frein à la nature progressive de la maladie d’Alzheimer.

Un autre défi que l’équipe doit relever est la compréhension de l’incidence du processus de vieillissement dans le développement de la maladie d’Alzheimer.

« La maladie d’Alzheimer est une maladie du vieillissement; nous savons qu’avec l’âge, le système immunitaire devient moins efficace et moins compétent, conclut Greg Dekaban. Nous essayons de comprendre si, en vieillissant, le système immunitaire change à un point tel que les signaux qui existaient habituellement quand nous étions jeunes disparaissent ou s’affaiblissent au fil des ans. »

En étudiant des modèles murins, l’équipe exercera un suivi sur les réactions immunitaires du cerveau pendant une période de deux ans et se penchera sur les signaux spécifiques qui entraînent le dysfonctionnement du système immunitaire. »

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La Fondation Krembil est un organisme familial canadien à but non lucratif qui soutient la recherche médicale. Son objectif est d’accélérer la recherche, d’élargir les connaissances et, en fin de compte, d’avoir un impact sur la vie des gens grâce à des découvertes qui mèneront à des avancées scientifiques en médecine. Dans cette optique, la Fondation concentre son financement sur des domaines historiquement sous-financés, soit les maladies neurodégénératives et les maladies auto-immunes. La Fondation soutient la recherche afin de combler les lacunes dans les connaissances et, à terme, de contribuer à la découverte de traitements et de remèdes pour les maladies neurodégénératives.