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- Quand l’ADN détient les réponses : découverte des racines génétiques de l’infertilité
null Quand l’ADN détient les réponses : découverte des racines génétiques de l’infertilité
Une nouvelle étude internationale identifie de nouvelles variantes génétiques et formule des recommandations visant l'amélioration du diagnostic génomique des patientes et des patients ainsi que des couples
SOURCE : L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill
Le 19 novembre 2025
À l'échelle mondiale, l'infertilité touche environ un couple sur sept; toutefois, dans bien des cas, la cause biologique demeure un mystère. Dans une nouvelle étude, dont les résultats ont été publiés dans Reproductive BioMedicine Online, des chercheuses et des chercheurs de L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L'Institut) ainsi que des collaboratrices et des collaborateurs de l'international ont eu recours au séquençage génétique avancé pour découvrir de nouvelles mutations pouvant être responsables de l'infertilité, tant chez les hommes que chez les femmes. Leurs conclusions proposent une nouvelle orientation sur la manière d'utiliser le diagnostic génomique en pratique clinique.
« La compréhension des causes sous-jacentes de l'infertilité peut transformer les soins aux patientes et aux patients, a déclaré Rima Slim, Ph. D., scientifique principale au sein du Programme en santé de l'enfant et en développement humain à L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L'Institut) et auteure principale de l'étude. Un diagnostic génétique précis n'aide pas seulement les cliniciennes et les cliniciens à personnaliser les options de traitement, mais il clarifie aussi la situation des patientes et des patients, et les rassure après des années d'incertitude. »

Analyse du génome
L'équipe de chercheuses et de chercheurs s'est penchée sur les données génomiques et sur les renseignements cliniques de neuf personnes dont l'infertilité était inexpliquée — y compris des femmes incapables d'amener des ovules ou des embryons à maturité ainsi que des hommes dont le sperme ne pouvait pas se développer normalement. Ayant recours à la technique du séquençage, qui lit des sections de l'ADN responsables de la fabrication de protéines, les scientifiques ont cherché de rares modifications susceptibles de bouleverser les processus reproductifs.
L'approche susmentionnée a permis aux chercheuses et aux chercheurs d'identifier neuf variantes génétiques rares, touchant neuf gènes différents, ayant vraisemblablement un lien avec l'infertilité — y compris six gènes sur lesquels on ne s'était pas penché auparavant et un nouveau gène potentiel associé à l'infertilité masculine.
« Les variantes que nous avons identifiées agissent comme de petites "fautes d'orthographe" dans le code génétique, explique Jalal Vallian Broojeni, candidat au doctorat qui travaille sous la direction de la professeure Slim. Il s'agit de modifications subtiles, mais puissantes, qui peuvent freiner des étapes clés dans le développement des ovules ou du sperme, de la fertilisation ou de la croissance précoce des embryons. »
La puissance d'un diagnostic
L'histoire de chaque patiente ou de chaque patient fait ressortir les retombées pour les humains de l'application de la médecine de précision au traitement de l'infertilité. Par exemple, après huit ans d'infertilité et plusieurs tentatives infructueuses de procréation médicalement assistée, un couple a appris qu'une mutation du gène PLCZ1 empêchait le sperme de déclencher le processus de fertilisation normal — renseignement qui ouvre la voie à l'élaboration d'un protocole de traitement spécialisé.
Dans un autre cas, une professionnelle dans la mi-trentaine qui voulait préserver sa fertilité, a découvert, grâce à des tests génétiques, qu'un trouble hormonal non diagnostiqué avait entraîné une puberté tardive et avait eu une incidence sur sa fertilité à l'âge adulte. Son histoire souligne à quel point le recours précoce et intégré à la médecine de précision à chacune des étapes de la vie peut modifier les résultats cliniques.
Une troisième patiente, chez qui sept cycles de fertilisation in vitro avaient échoué, a appris qu'une mutation génétique avait empêché ses ovules d'aller au bout du processus de maturation normal. Grâce à ce diagnostic, elle a pu prendre des décisions éclairées quant aux options qui s'offraient à elle et aller de l'avant avec un plan clair.
« Ensemble, les exemples donnés précédemment démontrent comment la médecine de précision peut transformer les résultats des patientes et des patients — et font ressortir la nécessité d'une collaboration multidisciplinaire entre spécialistes de diverses disciplines (génétique, activités cliniques, médecine reproductive et conseil en génétique) pour intégrer les outils de cette branche de la médecine à la pratique courante, » ajoute la professeure Slim.
Leçons à tirer de la pratique clinique
Ayant bénéficié du soutien des Instituts de recherche en santé du Canada, l'étude met en évidence la valeur de plus en plus grande du diagnostic génomique dans l'évaluation de la fertilité — plus particulièrement lorsque les tests standards n'offrent aucune explication. Les scientifiques soulignent que, dans certains cas, le fait de tester les deux partenaires et de réexaminer les résultats, alors qu'émergent de nouvelles découvertes, peut améliorer la précision du diagnostic et les soins donnés aux patientes ou aux patients.
« Nous sommes encore en train d'apprendre tout ce que peut nous dire le génome sur la santé reproductive, conclut la professeure Slim. En intégrant les outils susmentionnés aux soins cliniques, nous pouvons aller au-delà de la méthode des essais et erreurs et opter pour une approche plus personnalisée dans le traitement de la fertilité. »
À propos de l'étude
Les auteures et les auteurs de l'article intitulé « Lessons learned from the exome sequencing of nine cases of infertility and the way forward » sont Jalal Vallian Broojeni, Mohamed Elmahdy, Sacha Mitchell, Maryam Rezaei, Ankur Saharan, Ghada Elhady, Sylvia Safwat, Eric Bareke, Ibrahim Abdelrazek, Chengpeng Xu, Lei Li, William Buckett, Asangla Ao, Pierre Miron, Jacek Majewski, Ebtesam Abdalla et Rima Slim. Cet article a été publié dans Reproductive BioMedicine Online, volume 0, numéro 0, 105359, 23 octobre 2025 (publication en ligne avant la publication imprimée)
Système DOI : 10.1016/j.rbmo.2025.105359
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