Fil d'Ariane

La pharmacienne et postdoctorante à l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM) Isabelle Laverdière a un parcours riche et plutôt original dans le milieu de la santé au Québec. Après sept ans de travail comme pharmacienne clinicienne en pédiatrie et deux ans comme coordonnatrice opérationnelle au sein du département de Pharmacie au Centre mère-enfant Soleil du Centre hospitalier de l'Université Laval, à Québec, elle a décidé d'emprunter le chemin de la recherche.

« J'aimais beaucoup ce que je faisais en pédiatrie, dit Isabelle. Si j'ai quitté temporairement la pratique clinique, c'était parce que je voulais enrichir ma formation, en explorant les possibilités de la recherche appliquée à la pratique pharmaceutique. » 

Pour le moment, Isabelle se consacre uniquement à la recherche. Récipiendaire d'une bourse de recherche postdoctorale pour professionnels de la santé des IRSC, elle est étudiante dans le laboratoire du Dr Kolja Eppert, chercheur au sein du programme en santé de l'enfant et en développement humain  de l'IR-CUSM. Son projet principal consiste à trouver des médicaments qui iront cibler et tuer les cellules souches cancéreuses qui causent la leucémie myéloïde aigüe (LMA) pédiatrique. Cette maladie qui survient dans environ 25 pour cent des cas de leucémie pédiatrique compte pour la moitié de tous les décès liés à la leucémie chez les enfants. 

« Il est important de développer des traitements plus efficaces pour la LMA. En ce moment, je teste différentes molécules pour déterminer leur capacité à bloquer la croissance de cellules souches cancéreuses et je cherche à déterminer par quelle voie d'action cela arrive, explique Isabelle. Comme ces cellules partagent plusieurs similarités avec les cellules souches qui fabriquent le sang, il est primordial de cibler seulement les cellules malades sans affecter les cellules saines du sang. »

Son désir de faire de la recherche s'est intensifié lorsqu'Isabelle faisait une formation à l'Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique à Vancouver, en 2008. 

« Le Child and Family Research Institute était situé sur le campus de l'hôpital où je travaillais. À l'heure du diner, j'assistais aux présentations sur la génétique et j'étais fascinée. Je me suis dit : c'est peut-être par le chemin de la recherche que je trouverai des réponses à plusieurs questions que je me pose. »

De la recherche translationnelle  à la biologie fondamentale

De 2009 à 2014, elle a consolidé ses connaissances avec une deuxième maîtrise en sciences pharmaceutiques et un passage accéléré au doctorat en pharmacogénomique dans le laboratoire à l'Université Laval.

« Ma formation à l'Université Laval était plutôt centrée sur la recherche translationnelle. En génétique, nous pouvons associer des variations génétiques et un pronostic chez un patient. Je voulais aller plus loin et mieux comprendre d'un point de vue fonctionnel les mécanismes par lesquels ces variations affectent le devenir du patient. C'est pour cette raison qu'après avoir développé de solides connaissances en biologie moléculaire et en recherche translationnelle, j'ai voulu poursuivre ma formation en biologie fondamentale sur les cellules souches. » 

Isabelle a trouvé que la « dynamique » dans le laboratoire du Dr Eppert complétait parfaitement sa formation. Elle apprécie l'esprit de collaboration au sein de son équipe et de l'étage au complet. 

Pour le moment, elle se consacre à la science fondamentale tout en sachant que dans le futur son désir d'aider les gens la mènera à partager son temps entre la clinique et la recherche.

« Les deux activités s'enrichissent mutuellement, dit Isabelle. En pratiquant la pharmacie, j'espère trouver des questionnements que je pourrai traduire en recherche par la suite. Je souhaite qu'un jour le modèle de clinicien-chercheur en pharmacie soit plus répandu au Québec. »