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null Un modèle multidisciplinaire améliore le traitement de l’hépatite C après la sortie de prison
Une nouvelle étude de L'Institut démontre une augmentation de 70 % de l'accès aux soins, grâce à une intervention simple, fondée sur le travail d'équipe
SOURCE : L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L'Institut)
Le 28 juillet 2025
Dans la foulée des efforts déployés à l'échelle mondiale pour éradiquer l'hépatite virale, dont on parle abondamment chaque année à l'occasion de la Journée mondiale contre l'hépatite, une nouvelle recherche de L'Institut met l'accent sur une population au cœur de cet objectif, c'est-à-dire les personnes sortant de prison sans avoir accès aux soins. Cette population représente un fossé critique dans la réponse mondiale à l'hépatite. La continuité des soins après la sortie de prison constitue une étape essentielle à l'atteinte des cibles fixées par l'Organisation mondiale de la Santé.
Une nouvelle étude, dirigée par Nadine Kronfli, M.D., scientifique à L'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (L'Institut), démontre qu'un modèle multidisciplinaire, fondé sur le travail d'équipe et axé sur la personne, peut considérablement améliorer l'accès au traitement de l'hépatite C pour les personnes sortant de prison et ne recevant pas de traitement.
L'étude Beyond Prison Walls (Au-delà des murs de la prison), publiée dans l'International Journal of Drug Policy, a été menée dans la plus grande prison du Québec; au titre de cette étude, on a suivi des personnes non traitées pour l'hépatite C après leur sortie de prison. L'équipe de chercheuses et de chercheurs a comparé deux approches, visant deux groupes distincts. Le premier groupe, formé de personnes ayant un seul rendez-vous avant leur libération, a reçu les soins standards. Le second groupe a participé à un nouveau programme multidisciplinaire auquel participaient une infirmière ou un infirmier, une travailleuse sociale ou un travailleur social et une intervenante-pivot ou un intervenant-pivot, auquel s'ajoutaient des mesures de suivi structurées et un rendez-vous d'accompagnement au sein de la communauté.

« Bon nombre de personnes atteintes de multimorbidité qui sortent de prison ont des besoins particuliers en matière de santé; elles font souvent face à des obstacles insurmontables en termes de soins, a déclaré la Dre Kronfli. Notre étude démontre qu'avec le soutien adéquat — y compris la coordination des soins et le suivi — nous pouvons considérablement élargir l'accès au traitement après la sortie de prison. Il s'agit d'un modèle échelonnable, qui peut réellement combler l'un des fossés les plus larges existant dans le domaine du traitement de l'hépatite C. »
Les conclusions de l'étude susmentionnée ont été frappantes : 80 pour cent des participantes et des participants dans le groupe d'intervention ont eu accès au traitement de l'hépatite C dans les 90 jours suivant leur sortie de prison, comparativement à seulement 11 % dans le groupe témoin — il s'agit d'une augmentation de 70 pour cent. Cette proportion de personnes ayant accès au traitement de l'hépatite C est plus élevée que celle qui est observée dans des études similaires réalisées aux États-Unis et en Australie, ce qui constitue un progrès important dans le domaine des soins de santé offerts aux personnes incarcérées ou aux personnes sortant de prison, qui sont en période de transition.
Le succès du modèle dépendait de la sensibilisation proactive et du contact constant après la sortie de prison. Les participantes et les participants que l'équipe de soins a réussi à joindre — soit directement soit par l'intermédiaire d'un réseau de communication d'urgence — étaient 64 % plus susceptibles d'avoir accès à un traitement de l'hépatite C. L'inclusion d'une intervenante-pivot ou d'un intervenant-pivot — qui accompagnait les participantes et les participants à leurs rendez-vous et qui assurait la coordination des suivis — s'est aussi avérée cruciale. Tous les frais de transport ont été assumés par le programme, ce qui a éliminé un obstacle important à l'accès aux soins après la sortie de prison.
Le modèle de soins préconisé dans l'étude Beyond Prison Walls, auquel ont participé des professionnelles et des professionnels de la santé, a été intégré à l'infrastructure de santé du système correctionnel de la plus grande prison du Québec. Il a été conçu pour être échelonnable dans l'ensemble des provinces et des pays; il établit une nouvelle norme en matière de soins de transition relatifs à l'hépatite C après la réinsertion au sein de la communauté.
Prochaines étapes
Une étude coût-efficacité du modèle Beyond Prison Walls fait actuellement l'objet d'une révision. Les résultats laissent entendre que ce modèle est soutenable sur le plan financier, ce qui soutient davantage sa mise à l'échelle dans le monde entier. Alors que les États prennent des mesures pour éradiquer l'hépatite, cette étude démontre qu'il n'est pas seulement possible, mais essentiel, d'offrir des soins de transition une fois que les personnes atteintes de cette maladie sortent de prison et sont réinsérées au sein de la communauté.
À propos de l'étude
L'étude intitulée « A pre-post study of the impact of a multidisciplinary model of care on linkage to hepatitis C care following release from prison: The Beyond Prison Walls study », a été réalisée par
Nadine Kronfli, Andrea Mambro, Allen O'Brien, Camille Dussault, Sylvie Chalifoux, Lina Del Balso, Apostolia Petropoulos, Mona Lim, Alexandros Halavrezos, Bertrand Lebouche, Giada Sebastiani, Marina Klein et Joseph Cox et a été publiée dans l'International Journal of Drug Policy.
Système DOI : 10.1016/j.drugpo.2025.104873
L'étude susmentionnée a reçu du financement des Instituts de recherche en santé du Canada, de Gilead et des fondations du Centre universitaire de santé McGill.
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