Fil d'Ariane

Impossible de douter de l'enthousiasme de l'étudiante de 3e cycle Vedrana Cvetkovska pour la science. « Depuis que je suis toute petite, j'ai toujours été curieuse à propos de la nature et des interactions entre les animaux », dit-elle. « J'avais des tas de questions et je voulais savoir comment tout était interconnecté. »
 
Cette question demeure toujours au sein de ses recherches actuelles. Sous le mentorat du chercheur Brian Chen, de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), Cvetkovska étudie présentement la façon dont le cerveau en développement produit des connexions neuronales viables.
 
« Les processus qui permettent au cerveau d'être bien connecté et aux neurones de se relier sont fascinants et demeurent à ce jour nébuleux », explique Cvetkovska. « Toutefois, nous avons certains indices. » 
 


 
Dscam : une molécule cruciale
 
Une des molécules qui joue un rôle crucial est la protéine qui porte le nom de molécule d'adhésion cellulaire du syndrome de Down (Dscam : Down Syndrome Cell Adhesion Molecule). Il a été démontré que la molécule d'adhésion cellulaire du syndrome de Down joue un rôle significatif de médiateur en ce qui a trait à la connexion des neurones. Les résultats des recherches menées par Cvetkovska et Chen, publiés au mois de juin 2013 dans la revue Nature Neuroscience, ont démontré que des niveaux élevés de protéine Dscam sont reliés à des associations neuronales inappropriées. Ces associations neuronales inadéquates peuvent à leur tour perturber la fonction cérébrale et entrainer une déficience intellectuelle. 
 
« Nous croyons que maintenir les bons niveaux de protéine Dscam est essentiel au bon développement du cerveau et à la formation des circuits », ajoute Cvetkovska.
 
Une étudiante motivée
 
Sa passion pour la recherche est plus que palpable. L'ensemble de la communauté de chercheurs l'a remarqué. Au cours de la dernière année, elle a remporté le Prix MedStar McGill, le Prix des étudiants et chercheurs étoiles en santé du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS) et le Prix du programme intégré en neuroscience Ann et Richard Sievers.
 
« Je suis très fière d'avoir remporté ces prix », dit Cvetkovska. « Je suis particulièrement reconnaissante envers la famille Sievers. Leur bourse me permettra d'explorer plus profondément le câblage des neurones. »
 
La curiosité continue d'être le moteur qui la propulse lorsqu'elle contemple ses plans futurs. Lorsqu'elle aura achevé son doctorat cette année, Cvetkovska a déjà quelques perspectives de bourses postdoctorales d'ouvertes. Le but ultime est de diriger un jour son propre laboratoire de recherche. « J'espère vraiment que c'est là où la vie me mènera », dit-elle. « Il y a tant de choses à découvrir dans le domaine de la neuroscience du développement. »
 
Ses conseils pour les futurs étudiants sont pragmatiques. « Il s'agit d'un environnement exigeant au sein duquel il faut travailler fort. Pour rester optimiste, il faut poursuivre des activités en dehors du laboratoire. » C'est grâce aux randonnées en montage, à la photographie et au bénévolat dans un refuge pour animaux que Cvetkovska reste bien motivée et équilibrée.
 
Cvetkovska réussit à faire l'équilibre entre le travail et la vie personnelle, tout en gardant l'œil sur ses objectifs. Lorsqu'on lui demande quelles sont les influences principales qui l'ont inspirée à poursuivre une carrière scientifique, elle répond en riant que ni son père, ni sa mère ne sont des scientifiques dans l'âme, pourtant Cvetkovska et ses deux sœurs sont toutes les trois impliquées dans des milieux universitaires. « C'est peut-être l'amour qu'avaient nos parents pour la lecture et la valeur qu'ils rattachaient à la curiosité qui nous ont menées à étudier les sciences de la nature », explique-t-elle. 
 
« Il n'y a pas de sentiment aussi satisfaisant qu'être le ou la première à faire une découverte. Mon travail contribue à une meilleure compréhension du monde et c'est extrêmement gratifiant. »