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- Un premier portrait large et détaillé de l'épidémie mondiale de variole simienne de 2022
null Un premier portrait large et détaillé de l'épidémie mondiale de variole simienne de 2022
Des médecins du CUSM contribuent de façon importante à un nouvel article publié dans le journal The New England Journal of Medicine.
Montréal, le 22 juillet 2022 - Une épidémie de variole du singe est actuellement en cours dans des pays du monde entier, en dehors des régions d'Afrique où les épidémies précédentes se sont produites. Remarquée au Royaume-Uni en mai 2022, la maladie a vite été signalée à Montréal, qui est devenue l'épicentre de l’épidémie en Amérique du Nord. Des médecins du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont été parmi les premiers à identifier des cas.
Des cliniciens de 43 sites dans 16 pays ont collaboré à un effort international pour décrire les caractéristiques et les issues cliniques des infections confirmées de variole du singe. Leurs résultats sont publiés dans le journal scientifique The New England Journal of Medicine. Les cliniciennes du CUSM, la Dre Sapha Barkati, co-première auteure de l'étude, et la Dre Marina Klein, co-auteure senior, ont contribué à cette première grande description de l'épidémie mondiale de variole du singe en détaillant de nombreux cas.
« Cette épidémie continue et le nombre de cas est probablement sous-estimé, car de nombreux cas ne sont pas signalés ou ne sont pas reconnus puisque les médecins de la plupart des pays n'ont jamais vu de cas de variole du singe et que la maladie peut se manifester de différentes façons, explique la Dre Barkati, qui est chercheuse associée au sein du Programme en maladies infectieuses et immunité en santé mondiale de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR‑CUSM), professeure adjointe au département de médecine de l'Université McGill et directrice de l’éducation au Centre J.D. MacLean pour maladies tropicales de l’Université McGill. Une application rapide et opportune des connaissances est essentielle pour une prise de conscience mondiale du diagnostic et de la prise en charge de la variole du singe, une maladie infectieuse qui était inconnue de la plupart d'entre nous jusqu'à tout récemment. »
Les auteurs de l'article font état de 528 infections acquises entre fin avril et fin juin 2022. Leurs données indiquent que la transmission aurait principalement eu lieu par contact physique étroit et par activité sexuelle. Les cas concernaient principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, mais une transmission hétérosexuelle et des cas chez des femmes ont également été signalés.
L'éruption cutanée était une caractéristique commune (95 % des cas) avec généralement moins de 10 lésions et l'atteinte anogénitale était fréquente (73 % des cas). La fièvre et le gonflement des ganglions lymphatiques étaient présents dans 63 % et 56 % des cas, respectivement. La présentation clinique était généralement légère à modérée, 13 % des patients ayant dû être hospitalisés. Aucun décès n'a été signalé.
De l'ADN de la variole du singe a été détecté dans 29 des 32 échantillons de liquide séminal analysés, mais on ne sait toujours pas si la variole du singe se transmet directement par le sperme ou par contact physique étroit pendant l'activité sexuelle.
D'autres infections sexuellement transmissibles ont été diagnostiquées chez un tiers des patients et 41 % des cas sont survenus chez des personnes vivant avec le VIH.
« Comme la variole du singe peut présenter diverses manifestations cliniques, les professionnels de la santé doivent être formés pour reconnaître, diagnostiquer et prendre en charge les cas. La reconnaissance et le diagnostic précoces par les travailleurs de la santé de première ligne et les efforts communautaires sont primordiaux pour contenir l'épidémie, de concert avec les interventions de santé publique, dit la Dre Klein, qui est chercheuse senior au sein du programme Maladies infectieuses et immunité en santé mondiale de l'IR-CUSM, professeure au Département de médecine de l'Université McGill et directrice de la recherche au Service des maladies virales chroniques du CUSM.
À propos de l’étude
L’étude Monkeypox Virus Infection in Humans across 16 Countries — April–June 2022 a été réalisée par John Patrick Thornhill, Sapha Barkati, Sharon Walmsley, Juergen Rockstroh, Andrea Antinori, Luke Barrett Harrison, Romain Palich, Achyuta NoriIain Reeves, Maximillian S Habibi, Vanessa Apea, Christoph Boesecke, Linos VandekerckhoveMichal Yakubovsky, Elena Sendagorta, Jose Luis Blanco, Eric Florence, Davide Moschese, Fernando Manuel Maltez, Abraham Goorhuis, Valerie Pourcher, Pascal Migaud, Sebastian Noe, Claire Pintado, Fabrizio Maggi, Ann-Brit Hansen, Christian Hoffmann, Jezer Ivan Lezama, Cristina MussiniAnnamaria Catellan, Keletso Makofane, Darrell Tan, Silvia Nozza, Johannes Nemeth, Marina B Klein et Chloe M Orkin.
DOI: 10.1056/NEJMoa2207323
Personne-ressource pour les médias
Fabienne Landry
Coordonnatrice aux communications, Recherche, CUSM
Fabienne.landry [at] muhc.mcgill.ca